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Ajouter l'aspirine à un AOD hors recommandations expose à un risque, sans bénéfice

Publié le mardi 10 décembre 2019

APM news

ORLANDO (Floride), 10 décembre 2019 (APMnews) - Il n'y a pas de bénéfice à prescrire de l'aspirine à des patients déjà sous anticoagulant oral direct (AOD) s'il n'y a pas d'indication précise, alors que cela augmente le risque hémorragique, montre une étude américaine présentée lundi au congrès de l'American Society of Hematology (ASH) à Orlando.

Les conclusions de cette étude pharmaco-épidémiologique vont dans le même sens qu'une étude publiée en début d'année par la même équipe, qui arrivait à la même conclusion concernant l'ajout de l'aspirine à l'antivitamine K warfarine quand on est hors recommandations.

Jordan Schaefer de l'université du Michigan à Dexter et ses collègues ont comparé, au sein d'une cohorte de patients traités par AOD pour une fibrillation atriale ou une thrombo-embolie veineuse, 639 patients qui ont pris en plus de l'aspirine sans qu'il y ait d'indication précise pour cet anti-agrégant plaquettaire, et 639 qui n'ont pas reçu d'aspirine, ayant des caractéristiques similaires.

Le risque de saignement a été significativement augmenté: au cours des 15 mois de suivi, le taux de saignement par patient s'élevait à 0,41 avec l'aspirine contre 0,33 sans aspirine.

Il s'agissait principalement de saignements cutanés, digestifs et génito-urinaires qui, bien que non majeurs, étaient "cliniquement pertinents", précisent les chercheurs dans le résumé de l'étude.

Il n'y a pas eu de différence en termes d'événement thrombotique (accident vasculaire cérébral, thrombo-embolie, infarctus…): 19 événements dans le groupe recevant l'aspirine et 18 dans l'autre groupe. Associer l'aspirine et un AOD n'a donc eu aucun bénéfice.

Les chercheurs ont constaté une légère augmentation des passages aux urgences et hospitalisations (notamment pour saignements) parmi les patients recevant de l'aspirine, mais cela n'était statistiquement significatif.

"Les cliniciens devraient considérer avec prudence la nécessité d'ajouter de l'aspirine à un AOD", concluent les auteurs.

Dans un communiqué de l'ASH, le chercheur souligne aussi le fait que l'aspirine étant disponible sans ordonnance, de nombreux patients peuvent en prendre sans que leur médecin le sache. Les patients doivent être informés des risques potentiels de cette automédication.

Source: APMnews

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