La vaccination : nouveau pilier de la protection cardiovasculaire !

La vaccination n'est pas une mesure de santé auxiliaire ; elle doit être reconnue comme un pilier fondamental de la prévention cardiovasculaire, à l'égal des médicaments antihypertenseurs, des statines ou des traitements du diabète. C'est une stratégie sûre, efficace et abordable pour réduire le risque cardiovasculaire, surtout chez les populations vulnérables.

La connexion entre infection, inflammation et événements cardiovasculaires est de mieux en mieux établie, avec des agents comme le pneumocoque, le virus de la grippe et le virus respiratoire syncytial (VRS) agissant comme des déclencheurs puissants. Les preuves des effets protecteurs des vaccins chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires (MCV) sont de plus en plus irréfutables. Pour le vaccin antigrippal, des essais ont montré une réduction de 28 % du critère composite de décès toutes causes, infarctus du myocarde ou thrombose de stent chez les patients post-IM, et une diminution significative des hospitalisations toutes causes (16 %) et des pneumonies acquises en ville (42 %) chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque (IC).

Récemment à l’ESC 2025, plusieurs études ont montré l’impact de la vaccination, y compris sur les évènements cardiovasculaires.

Plus spécifiquement pour la France, une étude prospective observationnelle a montré l'impact d'une campagne incitative de vaccination antipneumococcique chez les patients atteints d'IC chronique. Cette campagne, menée avec l’aide de l'Assurance Maladie et utilisant sa base de données ERASME, a démontré une augmentation spectaculaire des taux de vaccination, multipliés par 15. Plus important encore, les patients vaccinés ont bénéficié d'une réduction de 22 % de la mortalité globale, avec des taux de mortalité à un an de 6,0 % contre 11,5 % pour les non-vaccinés. Ces résultats fournissent une preuve robuste de l'efficacité d'une stratégie basée sur l'envoi de courriers pour améliorer la vaccination dans une population à haut risque. Le vaccin antipneumococcique est d'ailleurs lié à une réduction du risque d'événements cardiovasculaires et de mortalité toutes causes. Certaines vaccinations, comme celles contre le zona et le VRS, pourraient également être associées à des bénéfices cardiovasculaires. 

Malgré ces bénéfices clairs, la couverture vaccinale reste désespérément basse chez les patients atteints de MCV, avec des taux d'environ 10 % pour le pneumocoque et 50-60 % pour la grippe en France.

Tout cela plaide pour une approche coordonnée et multifactorielle.

Les cardiologues, en particulier, ont un rôle crucial à jouer ; leurs explications et les discussions avec les collègues et les patients, sur l’intérêt des vaccins peut considérablement aider à une meilleure protection.

Il est impératif d'intégrer la vaccination dans les programmes de soins cardiovasculaires, en impliquant tous les professionnels de santé – médecins généralistes, infirmiers, pharmaciens – et en simplifiant les protocoles vaccinaux. 

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Ce dossier a été réalisé en toute indépendance et sous la seule responsabilité des auteurs, du coordonnateur et du directeur de la publication, qui sont garants de l'objectivité de l'information délivrée. L'objectif de ce document est de fournir des informations sur l'état actuel de la recherche. Les données présentées sont susceptibles de ne pas être validées par les autorités françaises. Le Comité Éditorial de Cardio-online est consultable en cliquant ici. Directeur de la publication : Frédéric Doncieux