Intérêt potentiel d'une modulation de la contractilité cardiaque dans l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée

MADRID, 25 mai 2022 (APMnews) - Un traitement par un stimulateur implantable permettant une modulation de la contractilité cardiaque pourrait avoir un intérêt en traitement de l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée, suggère une étude pilote présentée dimanche au congrès européen Heart Failure 2022 à Madrid et en ligne.
La modulation de la contractilité cardiaque (CCM) est réalisée par un stimulateur implantable dont les sondes sont introduites via le ventricule droit jusqu'au septum ventriculaire. Deux sondes sont placées sur le septum. Il délivre une stimulation durant la période réfractaire absolue du cycle de contraction du ventricule et cela permet d'améliorer la contractilité, a expliqué Cecilia Linde de l'Institut Karolinska à Stockholm.
Cette stimulation de la contractilité a déjà montré un effet bénéfique chez les patients en insuffisance cardiaque ayant une fraction d'éjection diminuée ou modérément diminuée. Les chercheurs se sont interrogés sur l'intérêt que ce traitement pourrait avoir aussi dans l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée.
Ils ont évalué cette stratégie de traitement dans l'essai CCMHFpEF. Cette étude pilote a inclus 47 patients présentant une insuffisance cardiaque de classe NYHA II ou III, avec une fraction d'éjection supérieure à 50% et des signes de dysfonction diastolique, sous traitement médical optimal. Ils ont été implantés avec un appareil de CCM et ont été suivis durant 24 semaines. Le critère principal de l'étude était l'amélioration du score du Kansas City Cardiomyopathy Questionnaire (KCCQ) qui mesure les symptômes, les limitations physiques et la qualité de vie des patients.
Le score KCCQ était au départ à 48,9 points (sur une échelle allant de 0 à 100) en moyenne, ce qui correspond à une réduction significative de qualité de vie liée au stade symptomatique de la maladie.
Le score global du KCCQ a augmenté à 63,6 points à 12 semaines et encore à 67 points à 24 semaines. Cette augmentation était statistiquement et cliniquement significative.
Le "sous-score" Clinical Summary est quant à lui passé de 53 points à 63,6 puis 67,5 points.
Concernant la sécurité du traitement, la chercheuse a indiqué qu'il y avait eu deux délogements de la sonde, une aggravation de régurgitation valvulaire, mais aucune complication liée au dispositif. A 24 semaines, le taux de complications était de 6,4%.
La classe NYHA a diminué, en moyenne, passant de 2,6 à 2,2.
Elle a pointé également une "tendance" à une réduction des hospitalisations pour insuffisance cardiaque, car durant les 24 semaines de suivi, seuls deux patients ont été hospitalisés alors que ce fut le cas de 15 patients durant une période antérieure de même durée.
Source: APMnews
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