Insuffisance cardiaque : l'omecamtiv mecarbil aurait un bénéfice plus important dans les cas sévères

WASHINGTON, 13 octobre 2021 (APMnews) - Le traitement par l'omecamtiv mecarbil (Amgen/Cytokinetics/Servier) pourrait avoir un bénéfice thérapeutique plus important chez les patients atteints d'une insuffisance cardiaque sévère que dans les formes moins sévères, selon une étude publiée mercredi dans le JAMA Cardiology.
Qualifié de "myotrope", ce nouveau médicament agit directement sur le muscle cardiaque pour en améliorer la contraction, sans avoir d'effet vasculaire, électrophysiologique ou neurohormonal.
Dans l'étude GALACTIC-HF) chez 8.256 patients présentant une insuffisance cardiaque de classe NYHA II à IV avec une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) inférieure à 35%, les résultats globaux montraient une diminution de 8% du risque de décès de cause cardiovasculaire et d'événements liés à l'insuffisance cardiaque (hospitalisations ou autres traitements urgents de l'insuffisance cardiaque) avec cette molécule, par rapport au placebo.
Bien que statistiquement significatif, ce bénéfice restait relativement modéré. C'est pourquoi les auteurs ont recherché des sous-groupes qui pourraient répondre de façon plus importante à ce médicament. Ainsi, un bénéfice majoré a été observé chez les patients dont la FEVG est très basse, inférieure ou égale à 22%.
Pour compléter les recherches, l'équipe de Gary Michael Felker de l'université Duke à Durham (Caroline du Nord) aux Etats-Unis et ses collègues internationaux ont évalué, dans une analyse post hoc, l'efficacité et l'innocuité du traitement par l'omecamtiv mecarbil chez des patients ayant une insuffisance cardiaque sévère.
L'insuffisance cardiaque sévère était définie par des symptômes de classe III à IV selon la NYHA, une FEVG égale ou inférieure à 30%, une hospitalisation dans les six mois et une preuve de déficience fonctionnelle sévère mesurée par un test d'effort cardio-pulmonaire (ce dernier indicateur n'a pas été collecté dans le cadre de l'essai).
L'essai a été mené auprès de 8.232 patients de GALACTIC-HF. Au total, 2.258 patients répondaient aux critères d'insuffisance cardiaque sévère, avec une moyenne d'âge de 64,5 ans. Les chercheurs ont également comparé les résultats aux 5.974 patients avec une insuffisance cardiaque non sévère.
Les patients avec une insuffisance cardiaque sévère avaient une FEVG plus basse, des symptômes de classe IV selon la NYHA plus importants, une concentration de NT-proBNP plus élevée, une détérioration de la fonction rénale plus marquée que ceux sans insuffisance cardiaque sévère. Ils étaient aussi moins susceptibles de recevoir des modulateurs du système rénine-angiotensine-aldostérone ou des bêta-bloquants, mais plus sujets aux thérapies de resynchronisation cardiaque.
Le critère d'évaluation principal était le délai avant le premier événement d'insuffisance cardiaque ou le décès d'origine cardiovasculaire. Les chercheurs ont calculé que chez les patients présentant les trois critères de l'insuffisance cardiaque sévère, le bénéfice de l'omecamtiv mecarbil se traduisait par une diminution de 8,3 événements pour 100 patients-années (soit 34,3 événements pour 100 patients-années dans le groupe traité contre 42,6 dans le groupe placebo).
Ainsi, le risque d'avoir un événement lié à l'insuffisance cardiaque avait diminué de 20% en cas de forme sévère (HR: 0,8) alors que les patients avec une forme non sévère ne présentaient aucun bénéfice thérapeutique (HR: 0,99).
En revanche, les résultats n'étaient pas significatifs sur les seuls décès d'origine cardiovasculaire.
Le traitement a été bien toléré chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque sévère. Aucune différence significative n'a été trouvée sur la pression artérielle systolique, la fonction rénale ou les taux de potassium sérique à 24 semaines chez les patients traités par rapport au groupe placebo.
Source: APMnews
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