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Amylose à transthyrétine avec cardiomyopathie: le vutrisiran plus efficace au stade précoce et peu sévère
Publié le mercredi 26 mars 2025
Chez les patients atteints d'amylose à transthyrétine avec cardiomyopathie (ATTR-CM), un traitement par l'ARN interférent vutrisiran (Amvuttra*, Alnylam) réduit le risque de mortalité et de récidive d'événement cardiovasculaire par rapport au placebo, quel que soit le niveau de sévérité de l'insuffisance cardiaque à l'inclusion mais avec un bénéfice plus marqué en cas de maladie précoce et peu sévère, montre une analyse exploratoire de l'essai de phase III HELIOS-B parue dans le Journal of the American College of Cardiology (JACC).
Dans cette étude, "le vutrisiran a réduit le risque du critère principal composite de mortalité toutes causes et d'événements cardiovasculaires par rapport au placebo chez les patients atteints d'ATTR-CM de type wild-type ou héréditaire", rappellent Mathew Maurer du service de cardiologie du Columbia University Irving Medical Center de New York et ses collègues.
L'essai a inclus 654 patients randomisés en deux groupes: 326 ont reçu le vutrisiran et 328 un placebo tous les trois mois pendant une durée maximale de 36 mois. Dans cette analyse exploratoire, l'effet du vutrisiran par rapport au placebo a été étudié en fonction du degré de sévérité de l'insuffisance cardiaque à l'inclusion. Parmi l'ensemble des patients, 12,8% étaient de classe NYHA I, 77,7% de classe II et 9,5% de classe III, tandis que 52,3% avaient un taux de NT-proBNP inférieur ou égal à 2.000 ng/L et 47,7% un taux supérieur à 2.000 ng/L. A noter que 60,1% des patients du groupe vutrisiran et 60,7% de ceux du groupe placebo ne recevaient pas de tafamidis (Vyndaqel*, Pfizer) à l'inclusion, constituant ainsi la population sous monothérapie.
Un risque réduit de 46% du critère composite dans le groupe NYHA I
Dans l'ensemble de la population, le risque de mortalité toutes causes et de récidives d'événements cardiovasculaires à 36 mois (critère principal) était réduit quel que soit le niveau de sévérité de l'insuffisance cardiaque à l'inclusion, avec un risque amoindri de 46%, 23% et 32% pour les patients de classes NYHA I, II et III, respectivement, et de 67% et 20% pour les patients avec un taux de NT-proBNP ≤ 2.000 ng/L et > 2.000 ng/L, respectivement.
Concernant les patients en monothérapie, le risque était réduit de 68%, 21%, et 69% dans les groupes de classes NYHA I, II et III, respectivement, et de 50% et 29% dans les groupes NTproBNP ≤ 2.000 ng/L et > 2.000 ng/L, respectivement. Le risque de mortalité toutes causes était plus faible chez les patients traités par le vutrisiran que chez ceux traités par placebo à 42 mois, quel que soit le niveau de sévérité de l'insuffisance cardiaque à l'inclusion, avec un risque réduit de 68%, 27% et 42% dans les groupes de classes NYHA I, II et III, respectivement, et de 65% et de 17% dans les groupes NT-proBNP ≤ 2.000 ng/L et > 2.000 ng/L, respectivement. Dans la population en monothérapie, la mortalité était réduite de 57%, 37% et 81% dans les groupes de classes NYHA I, II et III, respectivement, et de 57% et de 25% dans les groupes NT-proBNP ≤ 2.000 ng/L et > 2.000 ng/L, respectivement.
Une amélioration de la capacité fonctionnelle et de la qualité de vie
Par ailleurs, le vutrisiran était également associé à une diminution plus faible de la variation de la distance parcourue au test de marche de six minutes et de l'évolution du score KCCQ-OS (qualité de vie, retentissement fonctionnel et interactions sociales) entre l'inclusion et le 30e mois par rapport au placebo, quel que soit le niveau de sévérité de l'insuffisance cardiaque au début de l'étude. Des tendances similaires ont été observées pour les biomarqueurs cardiaques NT-proBNP et troponine I.
Ces résultats montrent que "l'effet le plus important du traitement a été observé chez les patients atteints d'une maladie précoce et moins sévère" et "plaident en faveur d'un diagnostic précoce et de l'instauration d'un traitement efficace dès que possible après le diagnostic, afin d'en tirer le plus grand bénéfice", estiment ainsi les auteurs.
(JACC, publication en ligne du 17 mars)
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