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Trop de folates pendant la grossesse nuisent aussi au fœtus, en augmentant le risque de cardiopathie congénitale
Publié le jeudi 10 octobre 2024
Des taux trop bas ou trop élevés de folates dans le sang maternel pendant la grossesse sont associés à un risque accru de cardiopathie congénitale chez le bébé, selon une étude sino-américaine publiée dans JAMA Network Open, soulignant l'importance de prévenir le déficit en folates mais avec une stratégie de supplémentation personnalisée et précise.
L'association entre un déficit en folates maternels et les anomalies de fermeture du tube neural est bien connue et a donné lieu à des stratégies de prévention via la supplémentation en folates, voire l'enrichissement de certains aliments en folates. Un rôle protecteur des folates a aussi été suggéré sur les cardiopathies congénitales, mais reste controversé, la moitié des études observationnelles concluant à un effet protecteur tandis que les autres n'ont trouvé aucun effet, rappellent Yanji Qu de la Southern Medical University à Guangzhou (Chine) et ses collègues.
Ils ont examiné l'association entre les taux sériques de folates en début et jusqu'à mi-grossesse et le risque de cardiopathie congénitale chez l'enfant, dans une étude cas-contrôles portant sur 129 cas de cardiopathie congénitale appariés à 516 contrôles en fonction de l'âge maternel. Une association en U a été mise en évidence entre les taux de folates maternels en début et milieu de grossesse et le risque de cardiopathie congénitale chez l'enfant. Par rapport aux enfants des deuxième et troisième quartiles de taux de folates maternels, ceux du premier quartile avaient un risque approché, mesuré par la méthode des odds ratios, trois fois plus élevé de cardiopathie congénitale, et ceux du quartile le plus élevé avaient un risque augmenté de 81% de cardiopathie congénitale.
En prenant pour référence les niveaux de folates maternels définis comme normaux par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soit entre 5,9 et 20,0 ng/mL, le déficit en folates était associé à un risque multiplié par 19 de cardiopathie congénitale, et l'excès de folates à un risque multiplié par 5,71 de cardiopathie congénitale.
Ces associations étaient exacerbées par la présence d'un déficit en vitamine B12 maternelle ou une élévation de l'homocystéinémie maternelle. Une étude récente chez le poisson-zèbre a suggéré que l'acide folique en excès pouvait entraîner une anomalie cardiaque en interrompant la méthylation des gènes impliqués dans la formation du tube cardiaque primitif. En outre, l'apport excessif d'acide folique a été associé à une augmentation des mutations ponctuelles de novo dans l'ADN. Par ailleurs, le déficit en vitamine B12 et l'hyperhomocystéinémie peuvent amplifier l'association entre taux de folates et risque de cardiopathie congénitale en altérant ces voies pathogénétiques, expliquent les auteurs.
"Étant donné la prévalence croissante du déficit en vitamine B12, souvent attribuée aux régimes végétariens, et de l'hyperhomocystéinémie qui en découle, notre étude appelle de futures recherches afin d'explorer les effets synergiques et complémentaires de la vitamine B12 et de l'homocystéine sur l'association entre folates et cardiopathie congénitale", estiment-ils.
(JAMA network Open, publication en ligne du 10 octobre)
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