2 minutes de lecture

Le risque de cardiopathie congénitale majeure est augmenté chez les enfants issus de FIV ou d'Icsi

Publié le jeudi 26 septembre 2024

APM news

Les enfants conçus par assistance médicale à la procréation (AMP) ont un risque augmenté de malformations cardiaques congénitales majeures par rapport à ceux issus de conception spontanée, que ce soit avec la fécondation in vitro (FIV) classique ou avec injection intracytoplasmique de spermatozoïde (Icsi), selon une étude nordique publiée dans l'European Heart Journal (EHJ).

L'AMP a été associée à un surrisque de malformations congénitales en général. Des revues systématiques et des études de cohortes ont déjà mis en évidence un excès de cardiopathies congénitales chez les enfants issus d'AMP, qui semble concerner principalement les naissances multiples issues d'AMP. Mais concernant les cardiopathies congénitales spécifiques, des résultats contradictoires ont été obtenus, rappellent Nona Sargisian de l'université de Göteborg (Suède) et ses collègues.

Ils ont confirmé et précisé cette association dans une étude de grande envergure sur près de 7,75 millions de naissances dans les pays nordiques, avec des données provenant de registres nationaux de haute qualité, permettant d'explorer des groupes spécifiques de cardiopathies congénitales et des techniques d'AMP spécifiques.

Parmi ces naissances, 171.735 ont été conçues par AMP. Les registres nationaux d'AMP et des naissances ont été croisés entre eux et entre les quatre pays nordiques. Les données sur les cardiopathies congénitales diagnostiquées en prénatal et jusqu'à l'âge de 1 an ont été recherchées.

Des malformations cardiaques congénitales majeures ont été détectées chez 1,84% des enfants issus d'AMP contre 1,15% de ceux conçus spontanément, soit un risque relatif approché, calculé selon la méthode des odds ratios (OR), 36% plus élevé dans le groupe AMP. Le risque de malformations cardiaques congénitales sévères était significativement augmenté de 30% (0,35% contre 0,26%) dans le groupe AMP.

Le risque de cardiopathie congénitale majeure ou sévère était plus élevé en cas de grossesse gémellaire que pour les grossesses simples, quel que soit le mode de conception, et ce risque était équivalent pour les grossesses AMP multiples par rapport aux grossesses spontanées multiples.

Parmi les grossesses AMP, les multiples présentaient un risque de cardiopathie congénitale majeure 70% plus élevé que les grossesses monofœtales, et un risque de cardiopathie congénitale sévère 46% plus élevé. Mais le risque était significativement augmenté aussi pour les grossesses AMP monofœtales par rapport aux grossesses spontanées monofœtales, de 19%. Le risque de cardiopathie congénitale sévère suivait les mêmes tendances. Les risques étaient similaires pour la FIV et l'Icsi, et pour les transferts d'embryons frais par rapport aux embryons congelés.

L'augmentation du risque avec l'AMP était observée dans les six groupes de cardiopathies congénitales majeures selon la classification de Botto: cardiopathies conotroncales (OR ajusté = 1,23), non conotroncales (1,27), coarctation de l'aorte (1,22), communication interventriculaire (1,21) et interauriculaire (1,60) et autres cardiopathies congénitales (1,48).

"D'autres recherches sont nécessaires pour déterminer si le dépistage par échographie fœtale, en plus de l'échographie obstétricale de routine, peut améliorer les résultats pour les enfants conçus par AMP", suggèrent les auteurs. Ceci est déjà recommandé par l'American Heart Association (AHA) pour les grossesses AMP, notent-ils. La détection prénatale d'une cardiopathie congénitale peut offrir la possibilité d'une thérapie fœtale et/ou un accouchement programmé dans un environnement spécialisé, soulignent-ils. Mais ce dépistage reste controversé et peut entraîner des coûts supplémentaires et de l'anxiété pour les parents.

(EHJ, publication en ligne du 26 septembre)

0 commentaire

Pour ajouter un commentaire, vous devez être connecté. Se connecter

Articles les plus lus