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Effets à long terme du patisiran : analyse post-hoc d'APOLLO-B et de la sous-population APOLLO OLE
Publié le mardi 24 septembre 2024
En direct du congrès des JFIC-CAT 2024
Le patisaran est approuvé pour le traitement de l’amylose ATTRh avec polyneuropathie. La sécurité d’emploi et l’efficacité du patisiran chez des patients atteints d’amylose ATTR avec cardiomyopathie ont été analysées dans une analyse regroupant l’étude APOLLO-B OLE et GLOBAL OLE qui regroupe les patients avec atteinte cardiaque de l’étude de phase 2 et l’étude APOLLO.
Abstract présenté au JFIC 2024 par Olivier Lairez, CHU de Toulouse, Hôpital de Rangueil, France - APOLLO-B: A Study to Evaluate Patisiran in Participants With Transthyretin Amyloidosis With Cardiomyopathy.
Messages clés
- Le patirisan est un ARN interférent qui bloque la synthèse hépatique de TTR et s’injecte par voie intraveineuse tous les 3 semaines.
- Ce traitement peut être efficace et complémentaire des traitements spécifiques déjà validés dans l’amylose cardiaque à transthyrétine.
- L'étude montre un bénéfice sur survie et une diminution des hospitalisations
- Ces données démontrent l’efficacité du patisiran, ARN interférent, sur une période de 7 ans et près de 500 patients.
Introduction
L'amylose ATTR est une maladie progressive et mortelle dont les manifestations les plus graves sont la polyneuropathie (PN) et la cardiomyopathie (CM). Les patients atteints d'amylose ATTR héréditaire (ATTRv ; v pour variant) développent généralement un phénotype mixte, et les patients atteints d'amylose ATTR de type sauvage (wt) présentent principalement une CM.
Objectif : Évaluer le bénéfice à long terme du patisiran sur la survie, les hospitalisations et les paramètres cardiaques dans une cohorte groupée de patients atteints d'amylose ATTR-CM.
Méthodologie et résultats
Analyse post-hoc des données issues de l'étude Global OLE et l’étude de Phase 3 APOLLO-B (amylose cardiaque wt ou ATTRv) réalisée sur 496 patients randomisés en deux bras, placebo ou patisiran, recevant des injections toutes les 3 semaines pendant 18 mois (APOLLO) ou 12 mois (APOLLO-B) puis du patisiran lors de la phase d’extension ouverte. Les patients atteints de CM de l’étude de Phase 2 ont été ajoutés à l’analyse.
Le bras du patisiran a une meilleure survie et moins d'hospitalisations en comparaison au bras placebo (HR [IC 95 %] sur 84 mois pour la mortalité toutes causes confondues 0,59 [0,37-0,93] (Figure 1) et les hospitalisations toutes causes confondues 0,77 [0,60-0,99]) (Figure 2).
Les taux de NT-proBNP et de troponine I, le strain et l'épaisseur de la paroie du ventricule gauche étaient comparables entre les groupes à l’inclusion. L’évolution s’accompagne d’une aggravation de tous ces paramètres sous traitement par placebo et d’une stabilisation une fois l’introduction du patisiran.
Les patients qui ont initialement reçu du patisiran ont démontré une stabilité relative sur 84 M et un bénéfice significatif par rapport à ceux initialement traités par placebo.
Figure 1 : KM plot de la survie par groupe de traitement initial dans la population cardiaque regroupée
Figure 2 : KM plot de l’hospitalisation par groupe de traitement initial dans la population cardiaque regroupée
Conclusion
Un bénéfice à long terme du patisiran chez les patients atteints de cardiomyopathie a été observé sur la survie, les hospitalisations, les biomarqueurs cardiaques et les paramètres échocardiographiques.
Les résultats étaient significativement plus favorables pour les patients initialement randomisés dans le groupe patisiran que dans le groupe placebo, soulignant l'impact d'une initiation précoce du traitement au cours de la maladie.
Références
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