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Une nouvelle compréhension des bases génétiques de l'insuffisance cardiaque
Publié le mercredi 17 mars 2021
Une équipe AP-HP, INSERM, IHU ICAN ICAN (Institut du Cardiométabolisme et de la Nutrition), Sorbonne Université, vient de publier dans l’European Heart Journal les résultats de la plus grande étude d’association pangénomique (analyse de nombreuses variations génétiques) réalisée à ce jour sur la Cardiomyopathie Dilatée (CMD), permettant de mieux comprendre les bases génétiques de cette maladie.
Les auteurs (premier auteur Sophie Garnier, dernier auteur Philippe Charron) ont identifié, à partir de 2719 patients CMD et 4 440 témoins, deux nouvelles régions du génome associées à la maladie sur les chromosomes 3 et 22 respectivement, tout en confirmant deux autres régions précédemment identifiées sur les chromosomes 10 et 1 (gènes BAG3 et HSPB7).
Des études approfondies in vitro sur les deux nouvelles régions, incluant des études sur cellules cardiaques humaines produites à partir de cellules souches reprogrammées, ont permis d'identifier deux gènes fortement impliqués, SLC6A6 et SMARCB1, sur les chromosomes 3 et 22 respectivement. Le gène SLC6A6 code pour un transporteur de taurine dont l'implication dans le dysfonctionnement myocardique et la CMD est étayée par de nombreuses observations chez l'homme et l'animal.
Un score de risque polygénique a pu être construit pour la première fois dans la CMD à partir du nombre de variants génétiques à risque, en prenant en compte ces quatre régions du génome ; il permet, à partir du nombre cumulé de variants génétiques, d’évaluer le surrisque ou le sous-risque de développer la maladie. Ce score pourrait permettre une meilleure identification des personnes à haut risque d’insuffisance cardiaque systolique et une prise en charge précoce de la maladie.
Les résultats de ces travaux ouvrent de nouvelles perspectives, à la fois fondamentales par l’identification de nouvelles voies biologiques impliquées dans l’insuffisance cardiaque, et cliniques grâce à l’élaboration d’un score de risque polygénique.