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Intérêt de cellules souches d'origine cardiaque dans l'hypertension artérielle pulmonaire
Publié le mercredi 20 décembre 2023
LONDRES, 19 décembre 2023 (APMnews) - Un traitement par des cellules souches d'origine cardiaque injectées par cathéter chez des patients souffrant d'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) s'est montré sûr et des signes d'amélioration cardiaque et pulmonaire étaient observés, suggérant l'intérêt de cette voie de traitement, dans un essai de phase précoce publié par eBioMedicine.
Malgré le développement de nouveaux médicaments en traitement de l'HTAP qui ont permis d'allonger l'espérance de vie, la survie reste encore insuffisante, rappellent Michael Lewis du Cedars-Sinai Medical Center à Los Angeles et ses collègues. C'est lié au fait que ces traitements qui sont principalement à visée vasodilatatrice n'agissent pas sur de nombreux aspects de cette maladie complexe: ils n'ont pas d'effet sur l'inflammation et la dysfonction immunitaire, ni sur les conséquences de l'HTAP sur la dysfonction du ventricule droit qui conduit à une insuffisance cardiaque droite souvent fatale.
Les chercheurs américains se sont intéressés à une thérapie cellulaire qui a montré un intérêt dans une autre pathologie, la cardiomyopathie associée à la myopathie de Duchenne : des cellules souches dérivées de cardiosphères (CAP-1002, développées par la société américaine Capricor).
Les cardiosphères sont des amas multicellulaires qui se forment in vitro à partir de cellules issues de biopsies cardiaques. Au sein de ces cardiosphères, on peut isoler des cellules souches. Leur mécanisme d'action après avoir été injectées passe par l'excrétion dans des exosomes de différents produits ayant des propriétés anti-inflammatoires, immunomodulatrices, antifibrotiques, anti-oxydantes et anti-apoptotiques.
Les chercheurs californiens ont conduit une étude d'abord de phase Ia sur six patients puis de phase Ib randomisée entre les cellules et un placebo sur 20 patients. Il s'agissait de patients présentant des HTAP idiopathiques, d'origine génétique, dues à une pathologie du tissu conjonctif ou encore liées au VIH.
Il n'y a eu aucun effet indésirable ni à court, ni à long terme. Il n'y a pas eu d'effet hémodynamique, respiratoire, arythmique ou autre après l'administration des cellules, ni d'effet immunologique à plus long terme, précisent les auteurs.
Dans cette étude de phase I, les résultats d'efficacité étaient des critères secondaires. Les chercheurs indiquent avoir noté "plusieurs observations encourageantes en faveur des cellules dérivées de cardiosphères".
Notamment, le volume télédiastolique du ventricule droit et l'indice de volume télédiastolique du ventricule droit ont diminué avec cette thérapie cellulaire alors qu'ils augmentaient dans le groupe placebo.
La distance de marche durant 6 minutes a augmenté, de 28,7 m après 2 mois, maintenue à 4 mois, alors qu'il n'y avait pas de modification avec le placebo.
La capacité de diffusion du monoxyde de carbone (DLCO) est restée stable dans le groupe traité alors qu'elle a diminué dans le groupe contrôle.
Des "observations encourageantes" en faveur de cellules dérivées de cardiosphères étaient aussi notées à l'échocardiographie sur la fraction de raccourcissement de surface du ventricule droit et à l'IRM cardiaque sur la fraction d'éjection du ventricule droit.
Une baisse de la créatinine sérique a également été mesurée.
Il y a eu dans cette étude une seule administration de cellules. Mais dans l'essai HOPE-2 dans la dystrophie de Duchenne, des administrations répétées ont montré un intérêt pour prolonger le bénéfice observé. Dans la mesure où dans cette étude pilote dans l'HTAP des améliorations ont été observées surtout durant les premiers mois mais sans amélioration supplémentaire ensuite, les auteurs estiment donc que la prochaine étape dans cette maladie sera aussi d'évaluer des administrations répétées de ces cellules souches dérivées de cardiosphères.
(eBioMedicine, publication en ligne du 12 décembre)
Source: APMnews
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