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Polyarthrite rhumatoïde : le sur-risque d'insuffisance cardiaque et de démence a baissé en 30 ans
Publié le mardi 13 avril 2021
ZURICH, 9 juin 2021 (APMnews) - Les sur-risques de démence et d'insuffisance cardiaque associés à la polyarthrite rhumatoïde ont chuté en 30 ans, une baisse qui coïncide avec l'arrivée des nouveaux traitements biologiques, selon deux études américaines présentées la semaine dernière au congrès virtuel de l'European Alliance of Associations for Rheumatology (EULAR).
La polyarthrite rhumatoïde est associée à un risque doublé de développer une insuffisance cardiaque. Pour la démence, les données sont plus contradictoires mais certaines études ont suggéré une augmentation du risque en cas de polyarthrite rhumatoïde. Aucune étude n'a examiné l'évolution de ces risques avec le temps.
Des chercheurs de la Mayo Clinic à Rochester (Minnesota) s'y sont attelé, dans deux études distinctes. Dans les deux cas les données proviennent d'une étude de cohorte rétrospective des habitants du comté d'Olmsted, avec une polyarthrite rhumatoïde (PR) diagnostiquée entre 1980 et 2009 selon les critères ACR de 1987, et sans PR, appariés en fonction de l'âge, du sexe et de l'année calendaire.
Dans l'étude sur le risque d'insuffisance cardiaque, 905 patients atteints de PR ont été comparés à 903 contrôles sans PR.
L'incidence cumulée sur 10 ans de l'insuffisance cardiaque n'a pas significativement changé au cours de la période étudiée, chez les patients comme chez les contrôles: chez les patients atteints de PR l'incidence était de 8,5% dans les années 1980, de 10,8% dans les années 1990 et de 7,1% dans les années 2000, rapportent Elena Myasoedova de la Mayo Clinic et ses collègues. L'incidence dans les années 1990 et 2000 n'était pas significativement différente de celle des années 1980.
Chez les contrôles, l'incidence cumulée sur 10 ans de l'insuffisance cardiaque était respectivement de 7,4%, 7,5% et 7,3%, sans différence entre les 2 dernières décennies et la 1re.
Mais alors que le risque d'insuffisance cardiaque par rapport à la population générale était significativement augmenté d'un facteur 2,2 pour les patients avec PR diagnostiquée dans les années 1980 et de 54% pour ceux diagnostiqués dans les années 1990, les patients ayant une PR diagnostiquée dans les années de 2000 n'avaient pas de risque accru d'insuffisance cardiaque par rapport à la population générale.
Le risque de démence a été évalué chez 895 patients atteints de PR comparés à 880 contrôles sans PR.
L'incidence cumulée sur 10 ans de la démence était de 12,7% pour les patients dont la PR a été diagnostiquée dans les années 1980, 7,2% dans les années 1990 et 6,2% dans les années 2000, rapportent Vanessa Kronzer et ses collègues de la Mayo Clinic. L'incidence pour les patients diagnostiqués dans les années 2000 était significativement diminuée de 43% par rapport à celle des patients diagnostiqués dans les années 1980.
Chez les contrôles, l'incidence cumulée sur 10 ans était respectivement de 9,3%, 5,0% et 7,1%.
Sur l'ensemble de la période d'étude, le risque de démence chez les patients ayant une PR était significativement plus élevé de 38% que chez les contrôles. Ce sur-risque était significatif au cours des deux premières décennies (+58% dans les années 1980 et +61% dans les années 1990), mais il n'y avait plus de sur-risque dans les années 2000.
"Nos résultats montrent une baisse importante du risque de démence chez les patients atteints de PR diagnostiquée dans les années 2000 par rapport aux années 1980, y compris en comparaison à la population générale. Ce déclin coïncide avec l'arrivée des nouveaux traitements biologiques de la PR", commentent Vanessa Kronzer et ses collègues.
D'autres études devraient déterminer le rôle de l'inflammation, de l'auto-immunité et des traitements anti-rhumatismaux dans le risque de démence, suggèrent-ils.
Source: APMnews
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