Nouvelles données à long terme rassurantes sur le traitement endovasculaire des anévrysmes de l'aorte abdominale

Dans les études EVAR-1 et DREAM qui comparaient les deux techniques de traitement des anévrismes de l'aorte abdominale, la mortalité à long terme avait été plus élevée dans le groupe traité par voie endovasculaire. Le bénéfice initial de cette technique (moins de décès péri-opératoires) était perdu par la suite en raison d'un excès de décès plus tardif.

Frank Lederle du Veterans Affairs Medical Center de Minneapolis et ses collègues ont voulu voir s'il en était de même dans l'étude OVER dont jusqu'à présent des données à plus court terme avaient été publiées. Ils rapportent les résultats à 9,4 ans de suivi médian (jusqu'à 14,2 ans pour certains) des 881 patients inclus.

La mortalité s'est élevée à 68% chez les patients traités par voie endovasculaire et 70% pour ceux traités par chirurgie ouverte. Il n'y a pas de différence statistiquement significative.

Une analyse plus précise montre que la survie tendait à être meilleure dans le groupe "endovasculaire" durant les 4 premières années, puis meilleure dans le groupe "chirurgie ouverte" dans les 4 années suivantes, puis à nouveau légèrement meilleure dans le groupe "endovasculaire" après 8 ans. Mais ces différences n'étaient pas significatives.

Il y a eu plus de ruptures de l’anévrisme dans le groupe "endovasculaire": 1,6%, contre 0,2%.

Pour expliquer les différences de mortalité à long terme entre leur étude et les deux études européennes, les chercheurs américains suggèrent que c'est lié au fait que ces dernières sont plus anciennes et que depuis, l'expérience des chirurgiens dans la technique endovasculaire a augmenté, conduisant à des résultats différents.

(NEJM, 30 mai, vol. 380, n°22, p2126-2135)

Source : APMnews