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Embolie pulmonaire : plus de complications quand les anticoagulants oraux directs ne sont pas au bon dosage

Publié le vendredi 25 janvier 2019

PARIS, 21 janvier 2019 (APMnews) - Les patients qui reçoivent un anticoagulant oral direct (AOD) à un dosage autre que celui recommandé ont un risque accru de complications, montre une étude française présentée au congrès de la Société française de cardiologie (SFC) à Paris.

« Il n'est pas nécessaire d'ajuster la dose des AOD dans le contexte de l'embolie pulmonaire aiguë », rappellent Romain Chopard du CHU de Besançon et ses collègues. Ils ont voulu voir d'une part si en pratique les doses recommandées étaient respectées, d'autre part quelles étaient les conséquences de la prescription d'une dose non recommandée.

Au sein d'un registre d'embolie pulmonaire, sur une période de 4 ans, ils ont étudié les 656 patients qui ont reçu un AOD (le rivaroxaban [Xarelto, Bayer] dans 93,6% des cas et l'apixaban [Eliquis, Pfizer/Bristol-Myers Squibb] dans 6,4%).

Ils ont d'abord constaté que 95,7% des patients avaient reçu l'AOD à la dose recommandée et seuls 4,3% n'étaient pas à la dose recommandée.

Le fait de ne pas être à la dose recommandée a plus que triplé le risque de complication : à 6 mois, le taux de décès, récidive thrombo-embolique, saignement majeur ou hypertension pulmonaire thrombo-embolique s'élevait à 25% chez les patients n'ayant pas eu la dose recommandée contre 6,1% chez ceux qui ont eu la bonne dose.

Risque de décès élevé en cas de non-observance des recommandations

Dans une autre présentation au congrès, la même équipe s'est intéressée à la non-observance des recommandations de prise en charge de l'embolie pulmonaire. A partir du même registre, ils ont étudié 1.285 patients.

Ils se sont basés sur 8 indicateurs :

  • traitement par reperfusion des embolies pulmonaires à haut risque ;
  • dosage approprié de l'AOD ;
  • héparine de bas poids moléculaire (HBPM) pour les embolies pulmonaires associées à un cancer ou une grossesse ;
  • pas d'HBPM, de fondaparinux ou d'AOD en cas d'insuffisance rénale sévère ;
  • implantation d'un filtre cave en cas de contre-indication aux anticoagulants ;
  • anticoagulation durant au moins 3 mois pour les premières embolies pulmonaires ;
  • anticoagulation prolongée chez les patients cancéreux ;
  • anticoagulation de longue durée pour les secondes embolies pulmonaires.

Une observance de tous ces critères a été constatée chez 86,6% des patients. Leur taux de décès à 6 mois s'est élevé à 11,8% alors qu'il est monté à 36,1% chez les patients pour lesquels tous les critères n'étaient pas respectés. De même, le risque de récidive thrombo-embolique était plus élevé (7% contre 1,3%) et le risque hémorragique était augmenté (13,4% contre 4,8%) en cas de non-observance de l'ensemble des recommandations.

Plusieurs caractéristiques étaient associées à la non-observance de l'ensemble des recommandations : choc ou hypotension, insuffisance rénale, cancer, dysfonction ventriculaire droite.

Source : APM International

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