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L’endophtalmie endogène : une complication rare mais grave de l’endocardite infectieuse
Les présentations du CCF à l'ESC 2025
Publié le lundi 1 septembre 2025
Messages clés
- L’endophtalmie endogène est une complication rare mais grave de l’endocardite infectieuse, avec un risque élevé de perte visuelle définitive
- Les patients les plus à risque présentent fréquemment un diabète, une cirrhose, des embolies systémiques ou une glomérulonéphrite
- Les streptocoques sont les germes majoritairement en cause, et aucun cas d’infection à entérocoque n’a été observé dans notre série
- Le diagnostic est avant tout clinique : une baisse brutale de l’acuité visuelle, un œil rouge ou douloureux doivent faire évoquer une endophtalmie et justifier une évaluation ophtalmologique en urgence
Le résumé de l'abstract
L’endophtalmie endogène (EE) est une infection intraoculaire grave due à la diffusion hématogène de pathogènes à partir d’un foyer infectieux distant. L’endocardite infectieuse (EI) en représente la principale cause identifiée, bien que cette complication reste peu étudiée à ce jour.
Nous avons mené une étude multicentrique rétrospective sur 66 cas d’EE associée à une EI, recensés entre 2014 et 2023 dans 9 centres en Europe et aux États-Unis. Les patients inclus répondaient aux critères diagnostiques de l’EI (Duke modifiés ou ESC) et présentaient une EE confirmée par des critères cliniques, microbiologiques et/ou d’imagerie. Chaque cas a été comparé à un groupe témoin de patients avec EI sans atteinte oculaire, apparié selon un ratio de 4:1.
Les patients atteints d’EE étaient majoritairement des hommes (71 %), d’âge moyen 65 ans. Les hémocultures étaient positives dans 90 % des cas, avec une prédominance des streptocoques (46 %). Comparativement aux témoins, l’EE était associée à une fréquence plus élevée de diabète, cirrhose, glomérulonéphrite, embolies systémiques et lésions de Janeway.
Cliniquement, les symptômes oculaires dominants étaient une baisse de l’acuité visuelle (96 %), des douleurs oculaires et un œil rouge. Le traitement reposait sur des injections intravitréennes (83 %) et la vitrectomie (26 %). Malgré cela, plus de 40 % des patients restaient légalement aveugles à l’issue du suivi.
Figure 1
Conclusion
Cette étude souligne la gravité fonctionnelle de l’endophtalmie endogène, et l’importance d’un diagnostic précoce. Une évaluation ophtalmologique rapide doit être systématiquement envisagée en cas de signes évocateurs chez les patients avec EI, afin d’optimiser le pronostic visuel.
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