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Baxdrostat : un nouvel espoir pour l’hypertension artérielle résistante ?
En direct du congrès de l'ESC 2025
Publié le dimanche 31 août 2025
Messages clés
- Le baxdrostat est un inhibiteur sélectif de l’aldostérone synthase.
- Dans cette étude, la réduction de la pression artérielle systolique à 12 semaines atteignait –8,7 mmHg (dose de 1 mg) et –9,8 mmHg (dose de 2 mg) versus placebo (p<0,001), chez des patients déjà traités par au moins une bithérapie pour leur hypertension artérielle.
- Le profil de tolérance était globalement favorable.
Le chiffre à retenir
−9,8 mmHg de baisse de la pression artérielle systolique versus placebo, avec le baxdrostat à 2 mg pendant 12 semaines.
Méthodologie et résultats
Rationnel de l'étude
Les patients souffrant d’hypertension artérielle non contrôlée ou résistante présentent un risque élevé d’événements cardiovasculaires et de complications rénales.
La dérégulation de l’aldostérone est un mécanisme central dans la genèse de l’hypertension, dont la production excessive favorise à la fois la persistance de l’hypertension et les atteintes d’organes cibles.
Les antagonistes des récepteurs des minéralocorticoïdes (spironolactone, eplerenone) bloquent ses effets mais leur utilisation reste limitée en pratique, en raison d’effets secondaires dose-dépendants.
Le baxdrostat propose une approche différente : c’est un inhibiteur puissant et hautement sélectif de l’aldosterone synthase, qui bloque directement la production de l’hormone à la source.
Méthodologie
BaxHTN est un essai de phase III, multicentrique, randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo, évaluant l’efficacité et la tolérance de ce traitement.
Les patients inclus présentaient une pression artérielle systolique (PAS) assise entre 140 et <170 mmHg, malgré ≥2 antihypertenseurs (hypertension non contrôlée) ou ≥3 antihypertenseurs dont un diurétique (hypertension résistante).
796 patients ont été randomisés en 1:1:1 pour baxdrostat dosé à 1 mg, ou 2 mg ou placebo pendant 12 semaines.
Le critère primaire était la variation de la PAS assise à 12 semaines.
Résultats
La population (n=794) avait un âge moyen de 62 ans, 39 % de femmes, avec une PAS de base de 149 mmHg.
À 12 semaines, la baisse moyenne de PAS corrigée du placebo était de −8,7 mmHg (IC95 % −11,5 ; −5,8) pour le dosage 1 mg et −9,8 mmHg (IC95 % −12,6 ; −7,0) pour le dosage 2 mg (p<0,001).
La proportion de patients contrôlés (<130 mmHg) était de 39,4 % sous 1 mg, 40,0 % sous 2 mg vs 18,7 % placebo.
Les résultats étaient cohérents dans les sous-groupes, y compris en cas d’hypertension résistante.
À la phase de retrait de l’essai randomisé, on a une remontée de la PAS sous placebo (+1,4 mmHg) contre une poursuite de la baisse sous baxdrostat (−3,7 mmHg), confirmant l’effet pharmacologique.
Figure 1
Tolérance
Les événements indésirables graves étaient peu fréquents (1,9 % avec le dosage 1 mg, 3,4 % avec 2 mg, 2,7 % avec placebo).
L’hyperkaliémie >6 mmol/L survenait chez ~1-3 % des patients traités.
Quelques hyponatrémies modérées ont été observées, mais aucun cas d’insuffisance surrénalienne n’a été rapporté.
Figure 2
Références
D’après la présentation de Bryan Williams (UCL, Londres), ESC 2025 – Hot Line 4, et publication simultanée dans le New England Journal of Medicine (30 août 2025).
Conclusion
Chez des patients présentant une hypertension non contrôlée ou résistante, le baxdrostat ajouté au traitement de fond a permis une réduction significative et cliniquement pertinente de la PAS en 12 semaines, avec un profil de tolérance acceptable.
Ces résultats positionnent l’inhibition sélective de la synthèse d’aldostérone comme une approche prometteuse dans cette population de patients.