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L’edoxaban pour la prévention de thrombose valvulaire
Publié le mardi 19 novembre 2024
En direct du congrès de l'AHA 2024 - Chicago
L'étude ENBALV - D'après la présentation "Efficacy and safety of edoxaban in anticoagulant therapy early after surgical bioprosthetic valve replacement: ENBALV trial"
Après un remplacement valvulaire (RV) chirurgical par une bioprothèse, les AVK sont recommandés pendant 3 à 6 mois selon les recommandations. Jusqu’à ce jour, aucun essai convaincant n’a permis de remplacer les AVK par des anticoagulants oraux directs dans ce contexte. C’est à cette tâche que se sont attelés les investigateurs japonais de l’essai ENBALV.
Méthodologie et résultats
Il s’agit d’un essai en ouvert, ayant randomisé 410 patients après RV par bioprothèse en 2 bras : warfarin avec INR cible à 2,5 ou edoxaban 30 ou 60 mg selon la fonction rénale. L’âge moyen était de 72 ans, et 87% avaient eu un RV aortique, près de 10% un RV mitral et 3% les deux. La FA était présente dans 20% des cas. Dans le bras AVK, le temps passé dans la zone thérapeutique (TTR) n’était que de 19% (!).
Le critère primaire était la survenue d’un AVC ou embolie systémique, ce qui n’est survenu que chez 4 patients, un dans le bras edoxaban et 3 dans le bras warfarine (p=ns). Par contre les complications hémorragiques étaient numériquement plus fréquentes sous edoxaban (8 cas) que sous AVK (2 cas), dont un seul cas fatal sous AVK. Parmi les critères secondaires, 2 patients sous AVK ont présenté un thrombus intra-cardiaque (aucun sous edoxaban), mais il n’y avait pas de scanner systématique dans cet essai.
Figure 1
Figure 2
Conclusion
À partir de ces éléments, les auteurs ont soutenu le principe de pouvoir recourir à l’edoxaban, conclusion fort discutable (et discutée pendant la session). Ces résultats sont d’autant plus difficiles à interpréter que le TTR particulièrement bas sous AVK est bien au-dessous de ce retrouvé dans nos pratiques. Cet essai n’aura probablement pas d’influence dans les futures recommandations.