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La Lipoprotéine (a) (Lp(a))
Publié le vendredi 13 décembre 2019
Auteur :
Antonio Gallo
Service d'endocrinologie-métabolisme, Hôpital Pitié-Salpêtrière (APHP) et Institut Hospitalo-Universitaire cardiométabolique, Paris
La lipoprotéine (a) (Lp(a)) est une lipoprotéine qui présente les mêmes caractéristiques de densité et dimensions que les LDL. Plusieurs études génétiques et méta-analyses ont montré que la Lp(a) est un marqueur indépendant de risque cardiovasculaire. En plus de l’Apo-B, elle est associée à l’apolipoprotéine (a), qui présente des affinités structurelles avec le plasminogène et qui pourrait être à la base du différent métabolisme de la Lp(a), pas complètement connu. Les taux circulants de Lp(a) dépendent du nombre de répétitions de Kringle IV sur l’apolipoprotéine (a), et sont déterminés génétiquement. Des différences ethniques existent pour les taux de Lp(a) (1).
Les rôles de la Lp(a) ne sont pas complétement connus vis-à-vis de son implication dans l’athérosclérose. Une augmentation de la maladie coronaire, sténose de la valve aortique et AVC a été retrouvée dans les populations à risque élevé et intermédiaire, ainsi qu’une augmentation des décès de cause cardiovasculaire après SCA. Par ailleurs, une augmentation du risque d’AVC et d’atteinte d’organes cibles dans l’hypertension a été retrouvée en présence de taux élevés de Lp(a). Un rôle de la Lp(a) dans le risque de rupture de plaque et thrombose coronaire, et dans le risque de récidive de coronaropathie, a aussi été observé (2).
Cependant, la variabilité génétique et des méthodes d’essais de la Lp(a) fait que l’expression de la maladie cardiovasculaire est variable (3).
Les traitements actuellement disponibles ne sont pas ciblés sur la Lp(a), mis à part pour la plasmaphérèse. Les modifications du mode de vie n’ont pas d’effets sur les taux de Lp(a). Malgré que les traitements hypolipémiants aient montré une baisse d’environ 20 % de la Lp(a) circulante, celle-ci n’a pas été associée à une baisse significative du risque cardiovasculaire. Une biothérapie avec oligonucléotides antisens qui cible spécifiquement la Lp(a) est en cours d’expérimentation (4).
Que disent les recommandations 2019 de prise en charge des dyslipidémies ?
Le dosage de la Lp(a) est utile chez les patients avec hypercholestérolémie familiale, quand il y a une maladie cardiovasculaire inexpliquée ou précoce ou chez les patients à risque intermédiaire.
Bibliographie
- Tsimikas S. A Test in Context: Lipoprotein(a): Diagnosis, Prognosis, Controversies, and Emerging Therapies. J Am Coll Cardiol. 2017 Feb 14;69(6):692–711.
- Saeedi R, Frohlich J. Lipoprotein (a), an independent cardiovascular risk marker. Clin Diabetes Endocrinol. 2016;2:7.
- Enkhmaa B, Anuurad E, Berglund L. Lipoprotein (a): impact by ethnicity and environmental and medical conditions. J Lipid Res. 2016;57(7):1111–25.
- Mayo-Malasky P, Frishman WH. Lipoprotein(a) Testing and Emerging Therapies. Cardiol Rev. 2019 Oct 30;
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