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L'incidence des myocardites après vaccin anti-Covid-19 s'élèverait à 1/100.000 (étude américaine)
Publié le mardi 13 avril 2021
WASHINGTON, 6 août 2021 (APMnews) - L'incidence réelle des myocardites survenant après la vaccination contre le Covid-19 serait plus élevée que rapporté dans les bases de déclaration des effets indésirables, à 1 cas pour 100.000 personnes vaccinées, selon une étude américaine publiée mercredi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).
Un signal de pharmacovigilance sur les myocardites et péricardites après l'injection des vaccins à ARNm de Pfizer/BioNTech (Comirnaty*) et Moderna (Spikevax*) a été reconnu en juin par la Food and Drug Administration (FDA) et en Europe.
George Diaz du Providence Regional Medical Center à Everett (Washington) et ses collègues ont étudié les données de tous les patients vaccinés contre le Covid-19 enregistrés dans le Providence health care system, qui couvre 40 hôpitaux dans les Etats de Washington, de l'Oregon, du Montana et le comté de Los Angeles.
Les patients vaccinés ayant ensuite eu un diagnostic de myocardite, myopéricardite ou péricardite dans l'un de ces hôpitaux ont été identifiés à partir des dossiers médicaux de ce système de soins.
Sur un peu plus de 2 millions de personnes ayant reçu au moins 1 dose de vaccin contre le Covid-19, 76,5% avaient reçu plus d'une dose. Le vaccin Comirnaty* a été utilisé dans 52,6% des cas, Spikevax* dans 44,1% et le vaccin de Janssen (Johnson & Johnson) dans 3,1% des cas.
Une myocardite liée au vaccin a été observée chez 20 personnes, soit une incidence de 1,0 pour 100.000, et 37 personnes ont développé une péricardite, soit une incidence de 1,8 pour 100.000.
Les cas de myocardite sont apparus en médiane 3,5 jours après la vaccination. Il y a eu 11 cas (55%) après Spikevax* et 9 cas (45%) après Comirnaty*.
Parmi ces 20 cas, 15 étaient des hommes, et l'âge médian était de 36 ans. Quatre cas ont développé les symptômes après la 1re injection et 16 cas après la 2e. Tous les cas sauf un ont été hospitalisés, et sont sortis de l'hôpital en médiane 2 jours après. Il n'y a eu aucune ré-hospitalisation ni aucun décès.
Deux patients ont reçu une 2e injection de vaccin après l'apparition de la myocardite, sans détérioration des symptômes.
Après un suivi médian de 23,5 jours suivant le début des symptômes, ceux-ci étaient résolus dans 13 cas et s'étaient améliorés dans les 7 autres cas.
Les cas de péricardite sont apparus dans 15 cas (40,5%) après la 1re injection et dans 22 cas (59,5%) après la 2e. Douze cas étaient liés au vaccin Spikevax*, 23 cas à Comirnaty* et 2 cas au vaccin de Janssen. Les symptômes sont apparus en médiane 20 jours après l'injection la plus récente. Les trois quarts des cas (73%) étaient des hommes et l'âge médian de 59 ans.
Un peu plus d'un tiers des cas (35%) ont été hospitalisés, aucun en soins intensifs, pour une durée médiane de 1 jour.
Sept cas ont reçu une 2e injection.
Il n'y a eu aucun décès, et au dernier suivi effectué en médiane à 28 jours, 7 patients présentaient une résolution de leurs symptômes et 23 étaient en cours d'amélioration.
Les auteurs indiquent que le nombre mensuel moyen de cas de myocardite ou myopéricardite au cours de la période pré-vaccinale était de 16,9, contre 27,3 pendant la période vaccinale. Pour la péricardite, le nombre mensuel moyen de cas était de 49,1 en période pré-vaccinale contre 78,8 en période vaccinale. Dans les deux cas, les différences étaient statistiquement significatives entre période pré-vaccinale et période vaccinale.
Ils rappellent que les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont confirmé en juin une association possible entre vaccins à ARNm (Comirnaty* et Spikevax*) et myocardite, principalement chez les hommes jeunes, dans les jours suivant la 2e dose, faisant état d'une incidence de 4,8 cas pour 1 million.
"Cette étude montre un profil similaire, cependant à une incidence plus élevée, suggérant une sous-déclaration des évènements indésirables liés au vaccin", commentent-ils. En outre, "la péricardite pourrait être plus fréquente que la myocardite, chez les patients plus âgés".
Ils notent que l'association temporelle ne prouve pas le lien de causalité, mais le délai court entre vaccination et apparition de la myocardite, ainsi que l'incidence élevée des myocardites et péricardites observée dans les hôpitaux étudiés, confortent une association possible.
Source: APMnews
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