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Au moins une séquelle survient chez 14% des adultes de moins de 65 ans après la phase aiguë de Covid-19
Publié le mardi 13 avril 2021
LONDRES, 20 mai 2021 (APMnews) - Après la phase aiguë de Covid-19, 14% des adultes de moins de 65 ans développent au moins une séquelle, avec plus de 50 symptômes différents possibles identifiés, touchant différents organes, avec une fréquence réduite par rapport à d'autres infections respiratoires, montre une étude américaine à paraître dans The BMJ.
Quelques études ont été publiées sur les symptômes persistant après la phase aiguë de Covid-19 mais principalement chez les patients hospitalisés et peu de données sont disponibles chez les adultes de moins de 65 ans, rappellent Sarah Daugherty de l'OptumLabs at UnitedHealth Group à Minneapolis et ses collègues.
Pour évaluer le risque de développer des séquelles cliniques chez les 18-65 ans, ils ont mené une étude de cohorte rétrospective à partir des personnes incluses à partir de janvier 2019 dans une base de données nationale administrative, dans une autre des laboratoires d'analyses en ville et une troisième sur les hospitalisations.
Ils ont identifié un total de 266.856 patients avec un diagnostic confirmé d'infection à Sars-CoV-2 (2,9%) et par ailleurs, plus de 8,9 millions de personnes non diagnostiquées ou non testées.
Trois groupes comparateurs ont été constitués, appariés sur score de propension, l'un avec 266.586 des patients sans diagnostic clinique ni PCR positif ni hospitalisation pour Covid-19 en 2020 ainsi qu'un autre groupe "historique" sur 2019 d'autant de patients pour tenir compte de la variation dans la consommation des soins au cours de la pandémie; le troisième était constitué de 244.276 patients ayant eu d'autres infections respiratoires.
Les séquelles incidentes étaient prises en considération à partir du 21ème jour après le diagnostic de Covid-19 et suivis jusqu'au 31 octobre 2020 (ou date correspondante par rapport à la date index dans les groupes comparateurs). Ils étaient 10% à avoir une nouvelle séquelle clinique nécessitant une prise en charge médicale et 4% à avoir au moins deux nouvelles séquelles, soit une proportion significativement supérieure aux trois groupes comparateurs. La différence la plus faible, mais significative, concernait les patients ayant eu une autre infection respiratoire, avec une incidence d'au moins une séquelle de 13%.
Les séquelles cliniques les plus fréquentes au cours des quatre mois de suivi, avec une différence significative par rapport au groupe contrôle de personnes non-Covid en 2020, étaient (par ordre décroissant) une hypertension artérielle, un problème de santé mentale, une arythmie, une apnée du sommeil, des anomalies hépatiques, un diabète de type 2, une thrombo-embolie veineuse, des troubles de la mémoire, une pneumopathie interstitielle, une encéphalopathie, une migraine, une lésion rénale, une neuropathie périphérique, une insuffisance respiratoire, une cardiomyopathie, une insuffisance cardiaque, un accident vasculaire cérébral (AVC), une maladie coronaire, une hypertension pulmonaire, une urticaire et des convulsions.
Malgré un risque attribuable à l'infection à Sars-CoV-2 faible, le risque relatif de développer des séquelles après la phase aiguë par rapport aux personnes non infectées était élevé, multiplié par 7,5 pour une pneumopathie interstitielle, 6 pour une encéphalopathie, 3,5 pour une insuffisance respiratoire, 3 pour une hypertension pulmonaire ou une cardiomyopathie etc.
Le risque relatif de développer des séquelles était plus élevé au cours du premier mois suivant la phase aiguë mais reste encore important jusqu'à six mois pour certaines, comme l'hypertension (HR de 1,8), le diabète (HR de 2,5), l'apnée du sommeil (HR de 2,3) et la fatigue (HR de 2,2).
L'analyse indique que le risque de séquelles est plus important pour les personnes de plus de 50 ans mais il reste élevé, même si c'est de manière modeste, pour certaines d'entre elles, comme l'HTA, l'arythmie, l'hypercoagulabilité, les troubles de la mémoire, le diabète et la fatigue. Le risque de problèmes de santé mentale est accru quel que soit l'âge.
En dehors de quelques exceptions, le risque est également plus important pour les personnes qui avaient déjà des problèmes de santé et celles qui ont été hospitalisées pour Covid-19.
Globalement, les séquelles différaient peu entre hommes et femmes, mais les premiers semblaient davantage exposés à une myocardite, une hypercoagulabilité, une thrombose veineuse profonde, une lésion rénale et une apnée du sommeil tandis que les secondes avaient davantage de fatigue et d'anosmie.
Ces résultats peuvent aider les décideurs à anticiper les complications à venir des patients et organiser le système de santé en conséquence, concluent les chercheurs.
Source: APMnews
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