Des symptômes cardiaques persistants fréquents après un Covid-19 léger

LONDRES, 5 septembre 2022 (APMnews) - Les personnes ayant eu une forme légère de Covid-19 qui sont restées à domicile présentent dans plus de la moitié des cas des symptômes cardiaques persistant à moyen terme, qui seraient liés à une inflammation cardiaque de bas niveau, selon des chercheurs allemands qui publient leurs résultats dans Nature Medicine.
Des études ont montré que les patients qui ont été hospitalisés pour une forme sévère de Covid-19 peuvent présenter des symptômes cardiaques, et cela durablement. Il y avait moins de données sur les patients qui sont restés à domicile car leur Covid-19 était plus léger. Valentina Puntmann de l'hôpital universitaire de Francfort et ses collègues ont suivi une cohorte de patients ayant eu une forme légère, en s'intéressant aux symptômes cardiaques, à l'imagerie et à des biomarqueurs.
Ils ont suivi 346 patients, qui n'avaient pas de pathologie cardiaque avant le Covid-19. Une première série d'examens a été faite à 109 jours en médiane (entre 77 et 177 jours selon les patients) puis une autre à 329 jours (entre 274 et 383 jours).
Lors du premier examen, près des trois quarts (73%) présentaient des symptômes cardiaques, qui n'existaient pas avant le Covid-19. Ces symptômes étaient légers pour 38%, modérés pour 33% et sévères pour 3%.
Il y avait une dyspnée d'effort pour 62% des patients, des palpitations pour 28%, des douleurs thoraciques atypiques pour 27% et des syncopes pour 3%.
Les patients symptomatiques présentaient une accumulation cardiaque de produit de contraste caractéristique d'une inflammation cardiaque.
En revanche, des anomalies cardiaques structurales ou des taux élevés de biomarqueurs de lésion ou de dysfonction cardiaque étaient rares. Ce qui fait dire aux auteurs qu'il n'y avait pas besoin de présenter des caractéristiques classiques de myocardite pour que ces patients présentent de façon subclinique une inflammation cardiaque légère, entraînant des symptômes.
Lors du deuxième examen réalisé en médiane près de 11 mois après l'infection, 57% des patients présentaient encore des symptômes cardiaques. Il s'agissait pour 53% de la persistance des symptômes observés lors de l'examen précédent et pour 5% de nouveaux symptômes.
Au vu de la proportion élevée de patients présentant des conséquences cardiaques du Covid-19, même léger, les recherches doivent donc se poursuivre sur ce phénomène d'inflammation cardiaque subclinique afin d'en préciser la durée et les conséquences.
(Nature Medicine, publication en ligne du 5 septembre)
Source: APMnews
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