L'insomnie associée à un surrisque d'infarctus du myocarde de type 2 chez des patients vivant avec le VIH

Publié le mardi 3 mai 2022
dans
APM news

WASHINGTON, 2 mai 2022 (APMnews) - L'insomnie a été associée à un risque significativement accru de 65% de faire un infarctus du myocarde de type 2 (mais pas de type 1) chez des patients VIH+, selon une étude de cohorte américaine publiée dans JAIDS.

L'insomnie et autres troubles du sommeil sont communs chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), concernant 50% à 70% d'entre eux contre environ 10% de la population générale, rapportent Brandon Luu de la Northern Ontario School of Medicine à Ontario (Canada) et ses collègues.

Les PVVIH sont aussi plus sujets que la population générale aux maladies cardiovasculaires, notamment les infarctus du myocarde.

Il existe plusieurs types d'infarctus du myocarde. Les plus fréquents sont de type 1, liés à la rupture d'une plaque d'athérome et la formation d'un caillot dans une artère coronaire. Ceux de type 2 se produisent en cas d'inadéquation entre la demande en oxygène et l'apport en oxygène, par exemple en cas de sepsis/bactériémie ou encore de vasospasme (contraction des vaisseaux sanguins) induit par la prise de cocaïne.

Or, il apparaît que chez les PVVIH, la part d'infarctus du myocarde de type 2 parmi l'ensemble des infarctus du myocarde est beaucoup plus élevée qu'en population générale, soit 49% contre 2% à 26%.

L'insomnie étant un facteur de risque de maladie cardiovasculaire, dont l'infarctus, les chercheurs ont eu pour objectif d'évaluer l'association entre les insomnies et les infarctus du myocarde chez des PVVIH et ce, par type d'infarctus.

Ils ont pour cela mené une étude longitudinale, de 2005 à 2018, sur une cohorte de 12.448 patients âgés de 43 ans en moyenne (16% de femmes) et pris en charge dans cinq centres américains. A l'inclusion, 48% des participants souffraient d'insomnie.

Au cours d'un suivi de 4,4 ans en médiane, 158 infarctus de type 1 et 109 infarctus de type 2 ont été identifiés. Environ la moitié des infarctus de type 2 ont été attribués à la consommation de stimulants ou à un sepsis.

La prévalence de l'insomnie était de 49% chez les participants ayant fait un infarctus de type 1 et de 61% chez ceux concernés par un infarctus de type 2.

Après ajustement sur les covariables, les chercheurs ont observé une hausse significative de 65% du risque de faire un infarctus du myocarde de type 2 chez les patients VIH+ sujets aux insomnies par rapport à ceux n'en ayant pas.

Il n'y avait en revanche pas de lien significatif entre insomnie et infarctus du myocarde de type 1.

Les chercheurs concluent que leurs résultats, qui suggèrent que les PVVIH souffrant d'insomnie présentent un risque accru d'infarctus du myocarde de type 2 mais pas de type 1, "mettent en lumière l'importance de faire la distinction entre les différents types d'infarctus du myocarde chez les PVVIH".

Source: APMnews

Dépêche précédente

Première xénogreffe cardiaque : un rejet atypique, la cause infectieuse encore non démontrée

Dépêche suivante

Risque augmenté de certaines pathologies cardiovasculaires pour les hommes obèses "métaboliquement sains" (étude française)

0 commentaire — Identifiez-vous pour laisser un commentaire