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Première greffe au monde d'un coeur de porc génétiquement modifié chez un patient atteint d'arythmie
Publié le mercredi 6 octobre 2021
BALTIMORE, 11 janvier 2022 (APMnews) - Une équipe de la faculté de médecine du Maryland à Baltimore a réalisé, pour la première fois au monde, la greffe d'un coeur issu d'un porc génétiquement modifié chez un homme de 57 ans au stade terminal d'une maladie cardiaque, qui va bien trois jours après l'opération, a annoncé l'établissement, lundi dans un communiqué.
"Pour la première fois, le coeur d'un animal génétiquement modifié peut fonctionner comme un coeur humain sans rejet immédiat", se félicite l'University of Maryland Medicine, qui rassemble les personnels de l'University of Maryland School of Medicine (UMSOM) et de l'University of Maryland Medical Center (UMMC).
Cette intervention était la seule option possible pour ce patient, inéligible à la fois à la pose d'un dispositif d'assistance ventriculaire et à une greffe classique, précise-t-elle.
L'opération a été autorisée par la Food and Drug Administration (FDA) en urgence dans le cadre d'un usage compassionnel d'un produit expérimental développé par la société Revivicor (groupe United Therapeutics).
Atteint d'une arythmie sévère réfractaire, le patient a été hospitalisé plus de six semaines avant l'intervention et mis sous assistance circulatoire avec oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO). Le matin de la transplantation, l'équipe dirigée par les Drs Bartley Griffith et Muhammad Mohiuddin a placé le coeur de porc dans une machine de perfusion (de la société suédoise Xvivo Perfusion) en attendant de le transplanter.
Les médecins ont ensuite administré au patient un traitement expérimental développé par Kiniksa Pharmaceuticals, en plus des immunosuppresseurs habituels, en prévention du rejet du greffon. L'University of Maryland Medecine ne précise pas de quelle molécule il s'agit, note-t-on.
Le patient fait à présent l'objet d'une surveillance médicale étroite.
L'UMSOM avait reçu 15,7 millions de dollars pour évaluer le coeur porcin génétiquement modifié UHearts* de Revivicor dans des études précliniques pendant cinq ans. Chez le porc donneur, trois gènes connus pour être impliqués dans le rejet immédiat d'un greffon ont été désactivés ainsi qu'un quatrième identifié dans la croissance du tissu cardiaque puis six gènes humains connus pour favoriser la reconnaissance immunitaire ont été insérés dans le génome de l'animal.
La xénotransplantation pourrait potentiellement sauver des milliers de vies mais comporte des risques. La première tentative avait été réalisée dans les années 1980 chez une petite fille née avec une malformation cardiaque. Un coeur de babouin lui avait été greffé mais sans pouvoir la sauver, le greffon ayant été rejeté par l'organisme.
Toutefois, les valves de cochon sont déjà utilisées sans problème en remplacement de valves cardiaques humaines.
Une autre équipe américaine avait annoncé la greffe d'un rein issu d'une lignée de porc génétiquement modifié de Revivicor en octobre 2021, mais chez un être humain décédé, étape préalable à l'intervention chez un patient.
Source: APMnews
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