Fibrillation atriale paroxystique : l'ablation significativement plus efficace que les médicaments (méta-analyse)

WASHINGTON, 29 avril 2021 (APMnews) - Le traitement de la fibrillation atriale (FA) paroxystique par ablation par cathéter, en première ligne, est significativement plus efficace que le traitement médicamenteux, montre une méta-analyse publiée par le JAMA Cardiology.
A l'heure actuelle, le traitement par médicaments anti-arythmiques en première ligne est associé à un taux élevé de récidive et à des arrêts de traitement en raison d'effets indésirables. L'ablation a montré son intérêt en cas d'inefficacité ou d'intolérance aux anti-arythmiques. Plusieurs études ont évalué son intérêt dès la première ligne de traitement, mais dans les premières études le bénéfice était incertain. Des études plus récentes ont été publiées et Mohit Turagam et ses collègues du Mount Sinai Hospital à New York ont réalisé une méta-analyse.
Ils ont regroupé 6 essais (RAAFT-1 ,RAAFT-2, MANTRA-PAF, STOP AF, EARLY AF et CRYO-FIRST) incluant au total 1.212 patients randomisés entre une ablation et un traitement médicamenteux.
Le risque de récidive de la FA a été de 32,3% après l'ablation, comparé à 53% avec le traitement médicamenteux. Ce risque était ainsi diminué de 38%.
Les chercheurs calculent qu'il faut traiter 5 patients pour prévenir la récidive chez un patient.
Notamment, les FA symptomatiques étaient diminuées de 56%: leur incidence durant le suivi a concerné 11,8% des patients après ablation contre 26,4% avec les médicaments.
Le risque d'hospitalisation a été diminué de 68% (respectivement 5,6% et 18,7%).
Les chercheurs notent que le risque d'événement indésirable grave, bien qu'un peu plus élevé dans le groupe ablation, n'était pas statistiquement différent: 4,2% contre 2,8%.
Ils estiment qu'au vu de ces résultats "tous les patients ayant une FA devraient immédiatement avoir une ablation par cathéter". Ils rappellent qu'un diagnostic de FA est associé à long terme à une augmentation de la mortalité et des risques d'insuffisance cardiaque et d'accident vasculaire cérébral. On n'a pas de données suffisantes sur le bénéfice de l'ablation en termes d'événements cliniques majeurs mais on peut espérer qu'elle ait un effet positif.
Ils nuancent leur propos en rappelant que la procédure d'ablation peut être associée à des complications, ce qui peut freiner l'acceptation de ce traitement, alors que les effets indésirables des médicaments surviennent plus tardivement.
Ils reconnaissent donc que les médicaments peuvent quand même être envisagés en première ligne, en prévoyant une ablation s'ils échouent, mais estiment qu'avec les bénéfices cliniques démontrés, les recommandations de traitement de la FA devront être modifiées pour inclure l'ablation dans les traitements de première ligne.
Source: APMnews
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