La prise en charge cardiovasculaire des femmes peut être optimisée (FFC)

PARIS, 10 mars 2022 (APMnews) - La prise en charge médicale sur le plan cardiovasculaire des femmes peut être optimisée, estime la Fédération française de cardiologie (FFC) qui alerte, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes mardi, et enquête à la clé, sur le suivi médical non optimal et les connaissances insuffisantes des femmes sur le sujet, alors qu'il s'agit de la première cause de mortalité féminine.
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité chez les femmes, une information a priori méconnue de la plupart des femmes. La FFC a souhaité mieux identifier le niveau de connaissance des femmes quant aux risques liés aux maladies cardiovasculaires, leur accès aux soins et leur attitude en matière de santé, à travers une enquête.
Celle-ci a été réalisée auprès d'un échantillon de 520 femmes représentatives de la population française de 18 ans et plus, interrogées par questionnaire auto-administré en ligne, entre le 17 et le 21 février.
Il apparaît que les femmes sont plutôt bien renseignées sur les symptômes de l'infarctus, quel que soit leur âge: 54% connaissent l'ensemble des symptômes (douleur qui serre dans la poitrine et qui irradie dans la mâchoire et le bras gauche, douleur à type de brûlure qui irradie dans la mâchoire et le bras gauche, apparition brutale d'un essoufflement au repos associé à une gêne dans la poitrine et une sensation de grande fatigue, douleur qui serre dans la poitrine sans irradiation, douleur dans la poitrine associée à des troubles digestifs).
Si les douleurs dans la poitrine sont les symptômes les plus connus (94% et 88% connaissent les 2 premiers symptômes listés ci-dessus), les symptômes digestifs le sont moins mais 71% des femmes savent tout de même qu'une douleur dans la poitrine associée à des troubles digestifs constitue un symptôme de l'infarctus.
Toutefois les trois quarts n'identifient pas les maladies cardiovasculaires comme la première cause de mortalité féminine, alors que les deux tiers pensent qu'il s'agit du cancer. Elles sont aussi 55% à penser que les maladies cardiovasculaires touchent essentiellement les plus de 50 ans. Pourtant le risque est croissant chez les moins de 50 ans, rappelle la FFC.
Et si la grande majorité (83%) savent que certains facteurs de risque de développer une maladie cardiovasculaire sont spécifiques à la femme, ces facteurs sont peu connus: 65% des femmes seulement identifient la prise d'une pilule contraceptive comme un facteur de risque, et un quart pensent que les périodes clés de leur vie hormonale (puberté, grossesse, péri-ménopause, ménopause) n'influencent pas leur risque, voire le diminuent.
Par ailleurs, 37% des femmes disent manquer de temps pour consulter un professionnel de santé en cas de besoin, et 50% ne savent pas vers quel professionnel de santé s'orienter, tandis que 68% s'occupent de la santé des membres de leur famille avant de s'occuper de la leur.
En outre, les trois quarts des femmes disent rencontrer des difficultés à obtenir un rendez-vous chez un spécialiste dans un délai raisonnablement rapide.
"Les femmes ont tendance à prioriser leurs obligations familiales, notamment les plus jeunes, et font passer au premier plan la santé de leurs proches au détriment de la leur", résume la FFC. "A cela s'ajoute la méconnaissance du parcours de soins et la problématique des déserts médicaux."
La fédération rappelle qu'à la suite d'un accident cardiaque, les femmes sont moins nombreuses à suivre un programme de réadaptation cardiaque "essentiel à un bon rétablissement et une bonne santé à long terme", ce qui explique en partie que le risque d'évolution défavorable voire de décès est près de 2 fois plus élevé chez la femme que chez l'homme.
Elle souligne également que les maladies cardiovasculaires touchent de plus en plus jeune, les hospitalisations ayant augmenté de 25% en 5 ans chez les femmes entre 45 et 54 ans, une notion dont ont conscience 79% des femmes interrogées dans l'enquête.
Source: APMnews
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