Chez les cas de myocardite post-vaccination anti-Covid-19, un taux de guérison à moyen terme de 81%

Publié le mardi 27 septembre 2022
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LONDRES, 23 septembre 2022 (APMnews) - Le taux de guérison s'élève à 81% chez des adolescents et jeunes adultes ayant souffert d'une myocardite après une vaccination contre le Covid-19 avec un vaccin à ARN messager, lors d'un suivi réalisé au moins trois mois après la survenue de cet événement, révèle une étude de cohorte américaine publiée jeudi dans The Lancet Child & Adolescent Health.

Partant du constat que peu de données sont disponibles sur l'évolution à moyen terme des cas de myocardite post-vaccination Covid-19, Ian Kracalik des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains à Atlanta et ses collègues ont évalué l'évolution clinique et la qualité de vie d'adolescents et de jeunes adultes ayant souffert, au moins trois mois plus tôt, d'une myocardite après un vaccin anti-Covid-19 à ARN messager.

Aux Etats-Unis, les données du système de pharmacovigilance VAERS (Vaccine Adverse Event Reporting System) ont permis de calculer pour 2021 un taux de myocardites déclarées d'environ 5 par million de doses chez les personnes de 12 ans et plus, les plus touchés étant les 12-29 ans.

Les chercheurs ont mené une enquête auprès de 836 Américains de 12-29 ans concernés par une myocardite post-vaccination survenue il y a plus de trois mois et pour lesquels une déclaration avait été soumise dans la base du VAERS entre mi-janvier et début novembre 2021.

L'enquête comportait une composante patient et une composante soignant, pour lesquelles les chercheurs ont respectivement reçu 231 réponses complètes. A cela s'ajoutaient 126 réponses à la seule composante patient et 162 réponses à la seule composante soignant.

L'âge médian des 519 répondants était de 17 ans et 88% étaient de sexe masculin.

L'analyse des réponses fournies par les soignants a permis de calculer que 81% des 393 patients étaient considérés comme guéris de leur myocardite. Lors de leur dernière consultation de suivi, 26% des 393 patients prenaient toutefois un traitement quotidien en lien avec la myocardite.

Les chercheurs rapportent que la qualité de vie des répondants, mesurée grâce au questionnaire EuroQol, était similaire à celle de la population américaine des 18-24 ans en période prépandémique et significativement meilleure à celle observée au début de la pandémie.

Les répondants ont rapporté faire face à des problèmes concernant leurs soins personnels (2%), leur mobilité (5%) ou dans la réalisation des activités du quotidien (20%), quand 30% souffraient de douleurs et 46% de dépression.

Lors du suivi, "la plupart des patients ont présenté une amélioration sur le plan des marqueurs diagnostiques cardiaques ou des résultats de tests", rapportent les chercheurs, dont une normalisation de la troponine (91%), de l'échographie cardiaque (94%), de l'électrocardiogramme (77%), des résultats au test d'effort physique (90%) et du rythme cardiaque au repos (90%).

Une anomalie à l'IRM cardiaque était observée pour 81 patients sur 151, soit 54%, bien que les signes de myocardite soient "peu communs" (20 patients, soit 13%), notent les chercheurs.

Ils concluent qu'après au moins 90 jours suivant la survenue d'une myocardite, "la plupart" des patients de leur cohorte étaient considérés comme guéris par les professionnels de santé les suivant. Ils pointent toutefois que ces données peuvent ne pas être généralisables du fait de la petite taille de l'échantillon étudié et soulignent qu'un suivi plus long est nécessaire pour les patients non considérés comme guéris ou ayant des résultats de tests "atypiques".

(The Lancet Child & Adolescent Health, publication en ligne du 22 septembre)

Source: APMnews

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