Insuffisance cardiaque à FE préservée : effet plus marqué de l'empagliflozine en absence d'antagoniste des minéralocorticoïdes

WASHINGTON, 30 mars 2022 (APMnews) - Dans l'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée, le traitement par l'antidiabétique inhibiteur du SGLT2 empagliflozine (Jardiance*, Boehringer Ingelheim/Lilly) a un effet plus marqué chez les patients qui ne prennent pas d'inhibiteur du récepteur des minéralocorticoïdes, selon une analyse de l'étude EMPEROR-Preserved publiée par le Journal of the American College of Cardiology (JACC).
Dans cette étude, l'empagliflozine a diminué de 21% le risque de décès cardiovasculaire ou hospitalisation, le bénéfice étant essentiellement lié aux hospitalisations pour insuffisance cardiaque qui ont été diminuées de 27% -la mortalité étant quant à elle diminuée de façon non significative.
Ces patients souffrant d'insuffisance cardiaque à fraction d'éjection préservée peuvent aussi être traités par un inhibiteur du récepteur des minéralocorticoïdes, même si le bénéfice est moins net (dans l'étude TOPCAT, une fois enlevés des patients inclus en Russie et Géorgie qui ne semblaient pas être dans l'indication, une baisse de 18% des décès cardiovasculaires ou hospitalisation avait été observée).
Joao Pedro Ferreira de l'université de Porto au Portugal et ses collègues ont voulu voir quelle était l'efficacité de l'empagliflozine dans EMPEROR-Preserved en fonction de la prise ou non d'un antagoniste des minéralocorticoïdes.
Ils ont donc analysé les résultats des 5.988 patients en s'intéressant à la prise de ces médicaments (par 37,5% des patients de l'étude).
Si l'on regarde le critère principal de l'étude, l'empagliflozine a diminué de 27% le risque de décès cardiovasculaire ou hospitalisation en absence d'inhibiteur du récepteur des minéralocorticoïdes et de 13% en présence d'un de ces médicaments. Une tendance apparaît, mais les auteurs indiquent que la différence entre les deux groupes n'est pas significative.
En revanche, pour les seules hospitalisations pour insuffisance cardiaque (initiale ou récidivante), une différence apparaît de façon plus nette. La baisse est de 40% en absence d'inhibiteur du récepteur des minéralocorticoïdes et seulement de 10% (non significative) en présence de cette classe de médicaments.
Par ailleurs, le risque d'hyperkaliémie était plus élevé chez les patients prenant un inhibiteur du récepteur des minéralocorticoïdes, mais l'empagliflozine réduisait le risque de cette complication, notent les auteurs.
Source: APMnews
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