L'incidence de la fibrillation atriale en forte augmentation

Publié le jeudi 5 mai 2022
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APM news

LONDRES, 4 mai 2022 (APMnews) - L'incidence de la fibrillation atriale (FA) est en forte augmentation ces dernières années, en partie en raison de l'augmentation de la population de personnes âgées mais il y a aussi, à âge similaire, une augmentation de l'incidence observée, montrent des chercheurs britanniques dans le Lancet Regional Health Europe.

Les études antérieures sur l'évolution de l'épidémiologie de la FA étaient en partie discordantes, probablement en raison de questions méthodologiques, selon Jianhua Wu de l'université de Leeds (Royaume-Uni) et ses collègues. Ils ont tenté d'éviter les biais dans leur étude qui porte sur une population de 3,4 millions de personnes suivies entre 1998 et 2017.

En chiffre absolus, l'incidence de la FA a augmenté de 72%, constatent-ils. On serait passé dans l'ensemble de la population britannique de 117.880 nouvelles FA en 1998 à 202.333 en 2017, extrapolent les auteurs.

Ils soulignent le fait qu'une partie importante de cette augmentation est liée à "la croissance de la population, spécialement dans les groupes les plus âgés".

Mais quand l'analyse est faite en standardisant sur l'âge des personnes, il y avait tout de même durant ces 20 années une augmentation de 30% de l'incidence de la FA.

Les chercheurs constatent donc que "malgré les améliorations de la prévention de l'insuffisance cardiaque et de la maladie coronaire [qui favorisent la survenue d'une FA, NDLR], l'incidence de la FA a augmenté pour atteindre un niveau similaire à celle de l'insuffisance cardiaque". Ce qui devrait avoir des conséquences, particulièrement chez les patients âgés, sur les complications de la FA, notamment les accidents vasculaires cérébraux.

Ils ont fait plusieurs autres constatations. Le nombre de comorbidités au moment du diagnostic de FA a augmenté, pour passer de 2,6 comorbidités en moyenne en 1998 à 3,7 en 2017.

Le risque de FA était de 20% plus élevé chez les personnes les plus défavorisées. De plus, chez celles-ci, l'âge moyen de diagnostic de la FA a diminué légèrement en 20 ans, de 0,74 an par rapport aux plus favorisés.

L'incidence -standardisée sur l'âge- de la FA était significativement plus élevée chez les hommes, avec une augmentation de risque de 49%. De plus, l'âge moyen au diagnostic était plus bas de 5,5 ans chez les hommes par rapport aux femmes (73,3 ans en moyenne contre 78,8 ans).

Ces résultats "ont des implications pour la planification des allocations de ressources et les stratégies de prévention", estiment les auteurs.

Tout d'abord, les patients souffrant de FA ayant plus de comorbidités qu'auparavant, agir sur ces comorbidités est une piste de prévention. Une amélioration de la détection précoce de la maladie est également importante pour éviter les complications, notamment cérébrovasculaires. De plus, l'observation d'un risque majoré dans les populations les plus défavorisées suggère des stratégies de prévention ciblées.

Source: APMnews

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