L'efficacité hypocholestérolémiante de l'évolocumab maintenue jusqu'à 4 ans

Mis à jour le lundi 17 septembre 2018

WASHINGTON, 14 mars 2017(APMnews) - L'efficacité de l'anticorps anti-PCSK9 évolocumab (Repatha*, Amgen) en termes de baisse du LDL-cholestérol est maintenue jusqu'à 4 ans de suivi et aucune augmentation de risque d'effet indésirable et d'immunogénicité n'a été observée, selon une étude publiée par le JAMA Cardiology mardi.

Il s'agit de la "plus longue évaluation clinique de l'exposition à un inhibiteur de PCSK9 jusqu'à présent", indiquent Michael Koren du Jacksonville Center for Clinical Research (Floride) et ses collègues. Le suivi maximal publié était de 2 ans.

Ces données de suivi à long terme sont d'autant plus importantes que lors de l'annonce de l'arrêt du développement de l'anti-PCSK9 bococizumab en novembre 2016 (cf APM GB3OG09R7), Pfizer avait mis en avant d'une part, une diminution d'efficacité au cours du temps, et d'autre part, une augmentation de l'immunogénicité.

Dans l'étude OSLER-1, 1.324 patients qui avaient initialement été randomisés entre l'évolocumab et un placebo en plus d'un traitement hypolipémiant standard dans différentes études, ont tous continué avec l'anticorps durant plusieurs années.

Durant la phase randomisée, après un an, le LDL-cholestérol avait diminué de 61% avec l'évolocumab, contre une baisse de 2% avec le placebo. Le suivi montre qu'à 2 ans la baisse était encore de 59% par rapport au départ. La baisse était toujours de 59% à 3 ans et 57% à 4 ans.

Aucun développement d'anticorps neutralisants contre l'évolocumab n'a été détecté.

Alors que le taux de nouveau diabète était estimé à 4% par an avec le traitement hypolipémiant standard, le risque de diabète chez les patients qui ont pris l'évolocumab durant plusieurs années s'est élevé dans l'étude à 2,8% par an. L'anti-PCSK9 ne serait donc pas associé à un risque de diabète (qui est une complication connue du traitement par statine, rappelle-t-on).

Le taux d'événement neurocognitif était 0% avec le traitement standard et 0,4% avec l'évolocumab.

Au total, 79% des patients ont continué leur traitement par l'anti-PCSK9 de façon durable. Les chercheurs précisent que ce sont les patients à plus haut risque et ayant les taux de LDL-C les plus élevés au départ qui avaient les plus grandes chances de conserver le traitement. Les effets indésirables n'ont pas augmenté le risque d'arrêt. Par ailleurs, ce taux de persistance du traitement est supérieur à ce qu'on observe avec les statines, notent-ils.

Dans un commentaire, Neil Stone de l'université Northwestern à Chicago relativise la portée de ces résultats en rappelant qu'il s'agit d'une étude en ouvert, sur un nombre de patients modéré. Il faut selon lui attendre des résultats d'études randomisées de grande taille pour confirmer le maintien à long terme de l'efficacité des anti-PCSK9.

Il estime néanmoins "rassurante" l'absence d'apparition d'anticorps neutralisants.

(JAMA Cardiology, publication en ligne du 14 mars)

 

Source : APM International

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