L'activité physique associée à une réduction du risque d'insuffisance cardiaque

WASHINGTON, 15 septembre 2022 (APMnews) - L'activité physique, en particulier d'intensité modérée, est associée à une réduction du risque d'insuffisance cardiaque, au-delà de ce qui est recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon une étude britannico-chilienne avec mesure objective de l'activité physique, publiée dans Circulation.
La pratique d'une activité physique selon les recommandations de l'OMS, à savoir 150 minutes par semaine d'activité physique d'intensité modérée à vigoureuse, est associée à une baisse de 21% du risque de maladie cardiovasculaire, a conclu une méta-analyse récente.
Cependant la plupart des données sur l'activité physique proviennent d'auto-déclarations, ce qui introduit un biais de rappel, soulignent les auteurs.
Les effets de l'activité physique mesurée de façon objective ont été évalués sur des évènements cardiovasculaires aigus, mais pas dans l'insuffisance cardiaque, ajoutent-ils.
Leur étude de cohorte prospective a inclus 94.739 participants à la base de données UK Biobank, ne présentant pas d'infarctus ni d'insuffisance cardiaque au départ, dont l'activité physique a été mesurée par un accéléromètre au poignet entre 2013 et 2015.
Lors du suivi en médiane de 6,1 ans, l'incidence de l'insuffisance cardiaque a été de 98,5 pour 100.000 personnes-années.
Le fait de pratiquer une activité physique d'intensité modérée pendant 150 à 300 min par semaine était associé à une diminution de 63% du risque d'insuffisance cardiaque par rapport au fait de ne pas pratiquer d'activité physique d'intensité modérée à vigoureuse.
La pratique d'une activité physique d'intensité vigoureuse entre 75 et 150 min/semaine était associée à une réduction de 66% du risque d'insuffisance cardiaque, par rapport à l'absence d'activité physique modérée à vigoureuse.
Le risque d'insuffisance cardiaque le plus bas était obtenu avec une activité physique modérée pratiquée 600 min/semaine. Le niveau de risque atteignait ensuite un plateau, pour une pratique au-delà de 600 min/semaine.
L'association avec l'activité physique vigoureuse suivait quant à elle une courbe en J inversé: ainsi, le risque diminuait de plus en plus jusqu'à 150 min/semaine, puis la baisse du risque était moins importante pour une pratique au-delà de 150 min/semaine.
"Les recommandations actuelles sur l'activité physique d'intensité vigoureuse devraient être encouragées mais pas augmentées. A contrario, augmenter l'activité physique d'intensité modérée peut être bénéfique même chez ceux suivant déjà les recommandations actuelles", commentent les auteurs.
(Circulation, publication en ligne du 29 août)
Source: APMnews
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