L'ablation plus efficace que les médicaments contre les tachycardies ventriculaires

Publié le jeudi 28 avril 2022
dans
APM news

WASHINGTON, 26 avril 2022 (APMnews) - L'ablation du foyer arythmique est plus efficace que le traitement par médicaments anti-arythmiques contre les tachycardies ventriculaires symptomatiques, montre une étude randomisée conduite chez des patients qui portaient déjà un défibrillateur, publiée par le Journal of the American College of Cardiology (JACC).

Les défibrillateurs implantables diminuent le risque de mort subite cardiaque et délivrent aussi des chocs pour des tachycardies ventriculaires, mais ces chocs sont douloureux et altèrent la qualité de vie. Il reste important de pouvoir diminuer le risque arythmique afin de diminuer le risque de survenue d'un choc, rappellent Angel Arenal de l'hôpital Gregorio Maranon à Madrid et ses collègues.

Il existe deux possibilités pour diminuer le risque arythmique, qui ont toutes deux montré une efficacité pour diminuer le risque de choc du défibrillateur, l'ablation et les anti-arythmiques. Mais elles n'ont pas été directement comparées et présentent chacune des avantages et inconvénients, notent les auteurs.

Ils ont conduit l'étude SURVIVE-VT dans laquelle 144 patients souffrant de cardiomyopathie ischémique porteurs d'un défibrillateur ayant eu des chocs ont été randomisés entre l'ablation par cathéter du substrat endocardique ou un traitement médicamenteux (amiodarone ou sotalol, seuls ou + bêta-bloquant).

Le critère d'efficacité incluait les risques de décès cardiovasculaire, choc approprié, hospitalisation non planifiée pour aggravation d'insuffisance cardiaque et complication liée au traitement.

Ce critère a été atteint chez 28,2% des patients traités par ablation et 46,6% avec les médicaments anti-arythmiques.

Le risque était ainsi diminué de 48%.

Il y avait notamment une réduction statistiquement significative de 70% du risque de complication liée au traitement. Des complications ont été rapportées par 9,9% des patients après ablation et par 28,8% avec les traitements médicamenteux.

Il n'y avait pas de différence de mortalité ni de fréquence des chocs. Il y avait un peu moins d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque (huit cas contre 13) mais cela n'était pas statistiquement significatif.

Les auteurs estiment que le bénéfice de l'ablation devrait encore augmenter avec un plus long suivi, ses complications étant liées à l'intervention, alors que les médicaments ont un risque de complication tout au long du traitement.

Cela suggère que "l'ablation par cathéter devrait être envisagée fortement avant les anti-arythmiques comme stratégie de traitement de première ligne chez les patients ayant une cardiomyopathie ischémique et une arythmie ventriculaire", concluent-ils.

Source: APMnews

Dépêche précédente

La Société française de cardiologie appelle à la création d'une filière de soins dédiée à l'insuffisance cardiaque

Dépêche suivante

Risque augmenté de certaines pathologies cardiovasculaires pour les hommes obèses "métaboliquement sains" (étude française)

0 commentaire — Identifiez-vous pour laisser un commentaire