Un taux élevé d'acide urique associé au développement de la fibrillation atriale

WASHINGTON, 7 février 2023 (APMnews) - Un taux élevé d'acide urique est associé au risque de développer une fibrillation atriale, y compris chez les personnes sans maladie cardiovasculaire ni facteur de risque cardiovasculaire, selon une étude suédoise publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).
L'acide urique prend de plus en plus de place dans l'évaluation des maladies cardiovasculaires et des troubles cardiométaboliques. Il a été associé à l'hypertension, au diabète et à la maladie coronaire dans des études de grande envergure, et récemment il a été suggéré que des taux élevés d'acide urique augmentaient le risque de fibrillation atriale. Mais on manque de preuves solides de cette association, en particulier chez les personnes jeunes et en bonne santé. Une grande étude de cohorte prospective permettrait de mieux comprendre les facteurs de risque de la fibrillation atriale et d'envisager de meilleures stratégies préventives, selon les auteurs.
Mozhu Ding de l'Institut Karolinska à Stockholm et ses collègues ont suivi 339.604 personnes âgées de 30 à 60 ans sans maladie cardiovasculaire au départ, participant à la cohorte suédoise AMORIS, pendant une moyenne de près de 26 ans. Il y a eu au cours du suivi 46.516 nouveaux cas de fibrillation atriale. Les participants ont été répartis en quatre groupes (quartiles) en fonction de leur taux d'acide urique mesuré au départ.
Le risque de fibrillation atriale augmentait en fonction du quartile de taux d'acide urique: par rapport aux participants du quartile le plus bas (taux d'acide urique inférieur ou égal à 282 µmol/L pour les hommes et à 205 µmol/L pour les femmes), le risque de fibrillation atriale était significativement augmenté de 9% dans le deuxième quartile, de 19% dans le troisième quartile et de 45% dans le dernier quartile (taux d'acide urique supérieur ou égal à 362 µmol/L chez les hommes et à 274 µmol/L chez les femmes), après ajustement en fonction de l'âge, la glycémie, le cholestérol total, les triglycérides et l'eGFR au moment de la mesure du taux d'acide urique.
Ces risques relatifs étaient similaires chez les personnes ayant développé une hypertension, un diabète, une insuffisance cardiaque ou une maladie coronaire, et celles n'ayant pas développé ces pathologies, même si, en valeur absolue, l'incidence de la fibrillation atriale était plus élevée chez les personnes présentant ces pathologies.
Par exemple, le taux d'incidence de la fibrillation atriale pour 1.000 patients-années dans le premier quartile d'acide urique était de 7,2 parmi les participants avec ces pathologies contre 2,7 parmi les participants sans ces pathologies; dans le quatrième quartile, ces taux d'incidence étaient respectivement de 8,8 contre 3,9.
"Notre étude montre que des taux élevés d'acide urique au milieu de l'âge adulte sont associés à un risque plus élevé de fibrillation atriale ultérieure. Un acide urique élevé agit non seulement à travers la maladie et les facteurs de risque cardiovasculaires pour augmenter le risque de fibrillation atriale, mais peut aussi avoir une influence directe sur le développement de la fibrillation atriale à travers d'autres mécanismes", concluent les auteurs.
D'autres études sont nécessaires pour élucider ce mécanisme et déterminer si abaisser les taux d'acide urique permet de prévenir le développement de la fibrillation atriale dans la population générale, ajoutent-ils.
(JAHA, publication en ligne du 12 janvier)
Source: APMnews
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