Réduire ou remplacer les boissons sucrées réduirait la mortalité et le risque cardiovasculaire des diabétiques de type 2

LONDRES, 20 avril 2023 (APMnews) - Chez des diabétiques de type 2, une consommation quotidienne de boissons sucrées est associée à une augmentation du risque de mortalité toutes causes et de maladies cardiovasculaires qui peut être significativement réduit en remplaçant cette consommation par d'autres boissons comme le café, dans une étude publiée mardi dans le British Medical Journal (BMJ).
Plusieurs études ont déjà montré que la consommation de boissons sucrées, mais aussi de boissons édulcorées, est associée à un surrisque de mortalité, notamment cardiovasculaire (cf dépêche du 18/03/2019 à 14:09, dépêche du 27/11/2020 à 13:37), mais aussi à un surrisque de développer un diabète de type 2.
Cette nouvelle étude, réalisée par Le Ma de la Harvard T.H. Chan School of Public Health de Boston (Massachusetts) et ses collègues, montre que les boissons sucrées -colas et sodas, gazeuses ou non- représentent également un risque pour les diabétiques de type 2 mais qui peut être prévenu en les remplaçant par d'autres boissons.
Elle a été menée de manière rétrospective grâce à deux grandes cohortes américaines: la Nurses' Health Study et la Health Professionals Follow-Up Study, rassemblant respectivement 121.700 femmes et 51.500 hommes.
Parmi eux, 11.400 femmes et 4.000 hommes diabétiques de type 2 ont été respectivement recensés et ont répondu à des questionnaires sur leurs habitudes alimentaires tous les deux à quatre mois.
Au cours du suivi, il y a eu environ 7.600 décès pour un total de 286.000 personnes-années.
La mortalité toutes causes était significativement plus élevée de 20% pour les plus gros consommateurs de boissons sucrées (plus d'un verre par jour) par rapport à ceux avec la plus faible consommation (moins d'un verre par mois).
À l’inverse, une réduction significative de la mortalité de 26% a été constatée avec le café, de 21% avec le thé, de 23% avec l'eau et de 12% avec le lait écrémé, à chaque fois pour les plus grands consommateurs (plus de quatre, deux, cinq et deux verres par jour, respectivement) et en comparaison des plus petits consommateurs (moins d'un verre par jour, trois verres par semaine, un verre par jour et trois verres par semaine).
De plus, le risque de mortalité toutes causes s'est montré diminué de 18% pour les personnes qui ont augmenté leur consommation de café après avoir été diagnostiquées d'un diabète de type 2, en comparaison de celles qui ont maintenu leur consommation.
Au total 3.447 nouveaux cas de maladies cardiovasculaires -maladie coronarienne ou accident vasculaire cérébral (AVC), fatal ou non- ont été constatés pour environ 248.400 personnes-années de suivi.
Le risque de maladies cardiovasculaires était significativement augmenté de 25% pour les plus gros consommateurs de boissons sucrées alors qu'il était réduit de 18% avec le café et de 12% avec le lait écrémé.
Les auteurs ont également étudié à l'aide de modélisation l'effet de la substitution d'une boisson par une autre et montrent que le risque de mortalité toutes causes est diminué de 18% en remplaçant, en moyenne chaque jour, un verre de boisson sucrée par un verre de café, de 16% avec un verre de thé, de 16% avec un verre d'eau et de 12% avec un verre de lait écrémé.
Une réduction du risque de maladies cardiovasculaires de 20% est également mesurée en remplaçant un verre de boisson sucrée par du café, de 24% avec du thé, de 20% avec de l'eau et de 19% avec du lait écrémé.
Remplacer la consommation de boissons sucrées par des boissons édulcorées permet également de réduire significativement de 8% la mortalité toutes causes et de 15% le risque de maladies cardiovasculaires.
La substitution des boissons édulcorées par du café, thé, eau ou lait permet également de réduire ces deux risques.
Dans un éditorial publié en parallèle par le BMJ, Nita Forouhi de l'université de Cambridge (Royaume-Uni) rappelle que ces résultats d'observations ne peuvent pas être considérés comme preuve de causalité mais qu'il n'est pas non plus possible de réaliser de grandes études randomisées sur le long terme permettant de comparer les effets de différents types et quantités de boissons.
Il souligne en revanche l'absence d'informations dans l'étude sur l'ajout ou non de sucres dans le café et le thé par les participants.
Il estime en conclusion qu'il serait "raisonnable de se concentrer sur les boissons les plus susceptibles d'avoir un impact positif sur la santé" (le café, le thé, l'eau plate et le lait) mais aussi que ces résultats chez des diabétiques sont très proches de ceux d'autres recherches menées en population générale et qu'il ne doit pas y avoir de contraintes spécifiques aux patients diabétiques.
(The BMJ, publication en ligne du 19 avril et éditorial)
Source: APMnews
0 commentaire — Identifiez-vous pour laisser un commentaire