Ménopause : les estrogènes oraux associés au risque d'hypertension

Publié le mercredi 14 juin 2023
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APM news

WASHINGTON, 9 juin 2023 (APMnews) - Les estrogènes par voie orale, utilisés en traitement hormonal de la ménopause (THM), sont associés à un plus grand risque de développer une hypertension que les formes transdermiques ou vaginales, selon une étude de cohorte canadienne publiée dans Hypertension.

De précédentes études ont suggéré un effet cardiovasculaire potentiellement délétère du THM, mais aussi un probable moindre risque avec les voies d'administration non orales d'estrogènes. Peu d'études ont toutefois pris en compte la voie d'administration, le type d'estrogènes, la dose ou la durée d'utilisation. Les effets du THM sur la pression artérielle sont en outre incertains, rappellent Cindy Kalenga de la Cumming School of Medicine à Calgary (Alberta, Canada) et ses collègues.

Au sein d'une cohorte prospective basée sur la population, constituée de 112.240 femmes âgées d'au moins 45 ans s'étant procuré des traitements par estrogènes seuls prescrits sur ordonnance pour six mois, à au moins deux reprises consécutives, ils ont identifié les nouveaux cas d'hypertension et examiné le risque d'hypertension après au moins un an de traitement en fonction de la voie d'administration des estrogènes, le type d'estrogènes, la dose cumulée et la durée d'utilisation. La durée médiane d'utilisation était de 4,7 ans. Il s'agit de la plus grande étude à ce jour évaluant tous ces paramètres, notent les auteurs.

Les estrogènes oraux étaient associés à un risque significativement plus élevé d'hypertension de 14% par rapport aux estrogènes transdermiques et de 19% par rapport aux estrogènes par voie vaginale.

Les estrogènes conjugués équins étaient associés à un risque d'hypertension significativement augmenté de 8% par rapport à l'estradiol, mais pas par rapport à l'estrone.

La durée d'exposition et la dose cumulée d'estrogènes étaient associées au risque d'hypertension.

En fonction de la voie d'administration, l'association la plus forte avec la durée d'utilisation était observée avec les estrogènes oraux. Le risque était aussi augmenté mais dans une moindre mesure avec la durée d'utilisation des estrogènes transdermiques ou vaginaux. Et selon le type d'estrogène, l'association la plus forte entre durée d'utilisation et risque d'hypertension était observée avec les estrogènes équins conjugués et l'estrone, l'association étant plus faible avec l'estradiol.

Les doses journalières plus élevées d'estrogènes par voie orale étaient associées à un risque plus grand d'hypertension que les mêmes doses d'estrogènes non oraux, et lorsqu'il s'agissait d'estradiol, le risque d'hypertension était plus faible qu'avec les mêmes doses d'estrogènes équins conjugués ou d'estrone.

Ces résultats "suggèrent que l'estradiol non oral et à la plus faible dose et pour la durée de traitement la plus courte est associé au plus faible risque d'hypertension", concluent les auteurs.

Ils suggèrent également que la pression artérielle soit étroitement surveillée chez les femmes prenant un traitement hormonal à base d'estrogènes seuls.

(Hypertension, publication en ligne du 7 juin)

Source: APMnews

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