Les représentants des cardiologues veulent allonger la durée de formation dans leur discipline

Publié le mardi 21 février 2017

PARIS, 9 février 2017 (APMnews) - Les instances représentant les cardiologues ont rendu public un courrier envoyé aux ministres chargés de la réforme du troisième cycle des études médicales pour dire leur inquiétude face à ce qui est actuellement proposé pour la médecine cardiovasculaire et demander en particulier un allongement de la durée de formation.

Ce courrier est signé par Jean-Yves Le Heuzey, président de la Société française de cardiologie (SFC) et président du Collège national professionnel de cardiologie, Gabriel Steg, président de la sous-section 51-02 du Conseil national des universités, Jean-Pierre Binon, président du syndicat des cardiologues et vice-président du CNP de cardiologie, et Richard Isnard, président du Collège national des enseignants de cardiologie.

Ils "s'associent pour exprimer leur grande préoccupation concernant la nouvelle maquette de la médecine cardiovasculaire et regrettent qu'aucune réponse claire à leurs interrogations ne leur ait été apportée".

Ils estiment que "la durée prévue pour [la formation des futurs cardiologues] est largement insuffisante".

Le tronc commun de formation, actuellement de 4 ans, "est trop court". Leur argument est que "la médecine cardiovasculaire est la spécialité médicale clinique la plus hautement technique".

Si la durée n'est pas allongée, cela "ne permettra pas l'acquisition des compétences cliniques qui vont de la prévention à la gestion des urgences cardiovasculaires, en passant par la prise en charge de patients de plus en plus âgés et porteurs de comorbidités, et des compétences médicotechniques (échocardiographie, échodoppler vasculaire, Holter, épreuves d'effort...), qui sont aujourd'hui indissociables du métier de cardiologue".

D'ailleurs, "actuellement, la quasi-totalité des internes fait un post-internat pour parfaire leur formation". Et ils rappellent que dans la majorité des pays européens la formation des cardiologues se fait en 6 ans.

Ils posent aussi la question de la durée des formations aux surspécialités. S'ils estiment que la reconnaissance de la cardiologie interventionnelle, la rythmologie, la cardiologie congénitale et pédiatrique et l'imagerie cardiovasculaire d'expertise comme surspécialités est "un progrès", ils considèrent qu'une seule année de formation à ces surspécialités est insuffisante.

"Nous demandons une durée homogène de formation de 5 ans pour tous les étudiants s'engageant dans le DES de médecine cardiovasculaire avec des parcours différenciés de 2 ans entre les différents métiers de la discipline dès la fin de la 3e année".

Inquiétudes sur le nombre d'internes

Par ailleurs, les représentants des cardiologues se disent "extrêmement préoccupés" par la diminution prévue des flux d'internes dans leur discipline, "qui sera loin de pouvoir compenser le départ prévisible des cardiologues proches de la retraite".

Affirmant que "ce point n'a fait l'objet d'aucune concertation", ils demandent le "maintien" du nombre d'internes dans leur discipline au niveau actuel.

Source : APM International

Sur le même sujet :  " En 2017 le Collège National des Enseignants de Cardiologie réforme la formation des cardiologues" - Interview de Richard Isnard, Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie.

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