Les bêta-bloquants chez les diabétiques associés à un risque cardiovasculaire accru
WASHINGTON, 28 juin 2017 (APMnews) - L'utilisation des bêta-bloquants chez les patients diabétiques, visant à atténuer les conséquences d'une hypoglycémie sévère, est paradoxalement associée à un plus grand risque d'évènements cardiovasculaires, selon une étude publiée dans Hypertension.
Un contrôle adapté de la glycémie prévient les complications du diabète, mais, comme l'a montré l'essai ACCORD, le traitement intensif du diabète peut aussi augmenter la mortalité toute cause et cardiovasculaire.
Ceci peut s'expliquer par le fait que le traitement hypoglycémiant augmente la fréquence des épisodes hypoglycémiques, associés à un risque accru d'évènements vasculaires et de décès, rappellent Tetsuro Tsujimoto du National Center for Global Health and Medicine à Tokyo et ses collègues.
Il a été montré que les bêta-bloquants pouvaient prévenir ou diminuer les évènements indésirables sévères après la survenue d'une hypoglycémie, tels que l'hypertension sévère, l'hypokaliémie, et réduire les arythmies cardiaques et décès, ajoutent-ils. Mais les bêta-bloquants confèrent également un risque d'hypoglycémie sévère. Leur efficacité chez les patients diabétiques n'est donc pas certaine.
Les chercheurs ont réalisé des analyses avec ajustement selon un score de propension, à partir des données de l'essai ACCORD, portant sur 10.251 patients atteints de diabète, randomisés entre un régime hypoglycémiant intensif et un régime standard. Parmi eux, 3.023 étaient sous bêta-bloquants et 6.988 ne prenaient pas de bêta-bloquant.
Le risque d'évènement cardiovasculaire (infarctus non fatal, angor instable, accident vasculaire cérébral non fatal, décès cardiovasculaire) était significativement augmenté de 46% sous bêta-bloquants.
Il était également significativement augmenté de 27% sous bêta-bloquants, parmi les patients ayant une maladie coronaire ou une insuffisance cardiaque.
Parallèlement l'incidence des hypoglycémies sévères était significativement plus élevée chez les patients sous bêta-bloquants, de 30%.
"L'indication des bêta-bloquants doit être reconsidérée une fois que cette connexion sera élucidée grâce à de futurs éléments de preuve de haut niveau", concluent les auteurs.
(Hypertension, publication en ligne du 30 mai)
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