Les anticoagulants réduisent le risque de thrombose au niveau des bioprothèses chirurgicales ou percutanées
ACC, Washington, 19/03/17 - Une thrombose le plus souvent infra-clinique survient chez environ 12 % des patients dans les suites de l’implantation d’une bioprothèse chirurgicale ou percutanée, avec une prédominance dans le groupe TAVI, entrainant un risque accru d’AVC et surtout d’AIT. Les anticoagulants AOD ou AVK sont très efficaces à l’inverse du traitement par antiagrégant.

Des études sur de petits nombres de patients ont montré la survenue de thrombose sur les valvules des bioprothèses percutanées ou chirurgicales, lors de la réalisation d’un scanner systématique. Ces thromboses étaient le plus souvent infra clinique, non visualisées à l’échocardiographie.
Dans cette nouvelle étude à plus grande échelle est analysée l’imagerie par scanner chez 890 patients provenant de 2 registres : RESOLVE du Cedars-Sinai Heart Institute de los Angeles et SAVORY de Copenhague. Le scanner 4D est réalisé dans les 3 mois qui suivent l’implantation de la bioprothèse. Un Corelab central assure son interprétation, en analysant l’épaississement et la diminution du mouvement des valves. Les évènements neurologiques sont tous analysés par un neurologue. Le critère primaire est le décès, l’infarctus, les AIT et AVC.
Dans cette population, 752 patients ont eu un TAVI et 138 un remplacement valvulaire chirurgicale. On retrouve 11.9 % de thrombose, avec une plus grande fréquence dans le groupe TAVI que dans le groupe chirurgie (12 % vs 3,6 % p = 0,04). La population est différente dans le groupe thrombose avec des patients plus âgés et moins de fibrillation atriale. Par ailleurs il existe plus de thrombose dans le groupe sous antiagrégant plaquettaire (aspirine plus clopidogrel) que chez les patients sous anticoagulant : 14.7 % sous antiagrégant vs 3,6 % sous AVK et 2,8 % sous AOD.
Chez 58 patients, un 2ème scanner est réalisé 3 mois plus tard montrant la résolution de 100 % de la thrombose sous anticoagulant et seulement 9,1 % sous antiagrégant avec plutôt une progression de la thrombose dans ce groupe. Cette thrombose s’accompagne d’un gradient plus important à l’échocardiographie, et d’une augmentation significative des AVC /AIT 3,4 % vs 10,4 % p = 0,001 surtout au dépens des AIT.
Cette étude confirme la nécessité d’adapter le traitement anti thrombotique après la mise en place de bioprothèses chirurgicales ou percutanées. Le traitement anticoagulant et en particulier les AOD seraient plus protecteurs sur la thrombose valvulaire que les antiagrégants. Les études en cours, GALILEO et ATLANTIS, devraient nous apporter une réponse. Par ailleurs on pourrait proposer la réalisation du scanner non pas systématiquement mais chez les patients présentant une augmentation du gradient échographique même s’il est minime ou bien si le patient présente un AIT, un AVC ou une poussée d’insuffisance cardiaque.
Martine GILARD, d’après la présentation de Raj Makkar « Subclinical Leaflet Thrombosis in Transcatheter and Surgical Bioprosthetic Aortic Valves: Results From RESOLVE and SAVORY Registries” durant les LBCT de l’ACC.17.
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