Les AVC ischémiques moins graves quand les patients sont sous antithrombotique
WASHINGTON, 15 mars 2017 (APMnews) - Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques qui surviennent chez des patients ayant une fibrillation atriale (FA) traités par antithrombotiques sont moins graves que chez les patients non traités ou traités de façon non optimale, montre une étude rétrospective américaine publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).
Ce travail conforte l'importance du traitement antithrombotique puisqu'il montre que même quand les patients ont un AVC malgré ce traitement préventif -ce qui pourrait être considéré comme un échec-, l'AVC est tout de même moins sévère.
Ying Xian du Duke Clinical Research Institute à Durham (Caroline du Nord) et ses collègues ont analysé rétrospectivement les caractéristiques de 94.474 AVC ischémiques survenus chez des patients ayant un antécédent de FA.
Seuls 7,6% prenaient un traitement par anticoagulant antivitamine K (AVK) à dose thérapeutique (INR supérieur à 2) et ils étaient 8,8% à prendre un anticoagulant oral direct (AOD). Parmi les autres patients, 13,5% avaient un AVK à dose subthérapeutique (INR inférieur à 2), 39,9% prenaient un anti-agrégant plaquettaire et 30,3% n'avaient pas de traitement antithrombotique.
Les anticoagulants à dose thérapeutique ont diminué la gravité de l'AVC: la proportion de patients ayant un AVC modéré à sévère était de 15,8% avec les AVK à dose thérapeutique et 17,5% avec les AOD, alors qu'elle s'élevait à 24,8% avec les anti-agrégants, 25,8% avec les AVK à dose subthérapeutique et 27,1% en l'absence de traitement antithrombotique.
Dans une analyse prenant en compte les facteurs de biais, les anti-agrégants diminuaient aussi le risque d'AVC modéré à sévère, bien qu'à un degré moindre que les anticoagulants à dose thérapeutique.
Les chercheurs se sont aussi intéressés à la mortalité de l'AVC et montrent de la même façon une réduction significative du risque avec les AVK à un INR supérieur à 2 et avec les AOD, et plus modestement avec les anti-agrégants.
Cette étude américaine montre que 83,6% des patients ayant eu un AVC associé à une FA ne recevaient pas le traitement anticoagulant recommandé avant leur AVC, et en particulier que les deux tiers de ceux qui prenaient un AVK avaient une dose insuffisante, alors même qu'il y avait parmi eux des patients ayant un niveau de risque thrombo-embolique élevé, constatent les auteurs.
C'est d'autant plus dommageable que ces anticoagulants diminuent les conséquences de l'AVC.
(JAMA, 14 mars, vol.317, n°10, p1057-1067)
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