Le risque d'infarctus doublé avec les anticoagulants oraux directs par rapport aux AVK (étude observationnelle)

Publié le mercredi 5 avril 2017

WASHINGTON, 4 avril 2017 (APMnews) - Les anticoagulants oraux directs (AOD) auraient un risque doublé d'infarctus du myocarde comparé aux "vieux" anticoagulants de type antivitamine K, selon une étude observationnelle néerlandaise dont les résultats sont publiés par le British Journal of Clinical Pharmacology

Les données sur le risque d'infarctus avec les AOD sont conflictuelles. L'étude RELY avec le dabigatran (Pradaxa*, Boehringer Ingelheim) avait initialement suggéré une élévation de risque, qui finalement n'avait pas été confirmée par des analyses ultérieures. Et de façon globale, des méta-analyses des essais cliniques sur les différents AOD, ainsi que des études observationnelles, avaient donné des résultats contradictoires.

Pour tenter de clarifier cette question de sécurité des AOD, Leo Stolk de l'université de Maastricht (Pays-Bas) et ses collègues ont conduit une grande étude sur une base de données britannique, la CRPD, qui a inclus 30.146 patients souffrant de fibrillation atriale (FA) ayant pris un traitement de prévention cérébrovasculaire.

Ils été mis sous AOD (1.266 patients), AVK (13.098) ou aspirine à faible dose (15.400). Seuls 2 AOD étaient disponibles sur la période étudiée: le dabigatran (28,4% des patients sous AOD) et le rivaroxaban (Xarelto*, Bayer). Le suivi était d'environ un an pour les AOD et 3 ans pour les AVK et l'aspirine.

Les AOD ont été associés à une multiplication par 2,1 du risque d'infarctus par rapport aux AVK (les 2 médicaments ont été étudiés ensemble; il n'y a pas d'analyse séparée).

L'aspirine à faible dose était associée à une élévation de risque similaire (multiplication par 1,9 du risque d'infarctus).

Dans leur discussion, les auteurs soulignent le fait que les AVK ont un effet protecteur contre les infarctus. Il est donc possible que la différence observée ne résulte pas d'une élévation de risque avec les AOD mais seulement du fait qu'ils n'ont pas le même effet protecteur sur les infarctus que les AVK.

La différence de risque en défaveur de l'aspirine est plus inattendue, note-t-on.

(British Journal of Clinical Pharmacology, publication en ligne du 22 mars)

 

Source : APM International

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