La dépression prénatale associée à une augmentation du risque cardiovasculaire post-partum

WASHINGTON, 11 mai 2023 (APMnews) - Une dépression diagnostiquée au cours de la grossesse est associée à une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire dans les deux ans suivant la naissance, selon une étude américaine publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).
La dépression est reconnue comme un facteur de risque de maladie cardiovasculaire au sein de la population non enceinte, mais cela n'a quasiment pas été étudié chez les femmes enceintes, rappellent Christina Ackerman-Banks de la faculté de médecine de Yale à New Haven (Connecticut) et ses collègues.
Ils ont examiné cela sur 119.422 grossesses monofoetales, pour lesquelles il n'y avait pas de maladie cardiovasculaire avant la grossesse. La dépression prénatale et les maladies cardiovasculaires survenues dans les 24 mois suivant l'accouchement ont été identifiées par les codes de la classification internationale des maladies (ICD-9 et ICD-10).
La prévalence de la dépression prénatale était de 21,6%.
Après ajustement en fonction des facteurs de confusion, le risque de maladie coronaire dans les deux ans suivant l'accouchement était significativement augmenté de 83% en cas de dépression prénatale.
La dépression prénatale était également associée à une augmentation significative de 60% du risque d'arythmie/arrêt cardiaque, de 61% du risque de cardiomyopathie et de 32% du risque d'hypertension de novo.
Ces associations persistaient en l'absence de troubles hypertensifs de la grossesse coexistants.
Des recherches sont nécessaires pour déterminer les causes de ces associations, notent les auteurs. Dans la population non enceinte, le rôle de l'inflammation a été proposé comme mécanisme sous-jacent: le stress mental chronique de la dépression entraînerait une activation durable du système sympathique et un état pro-inflammatoire, une hypothèse en cohérence avec l'effet bien établi de l'inflammation sur la dysfonction endothéliale, précurseur de l'athérosclérose.
Un autre mécanisme possible repose sur l'effet négatif des troubles de la santé mentale sur l'activité physique, celle-ci étant connue pour jouer un rôle dans la morbidité et la mortalité cardiovasculaires, évoquent les auteurs.
(JAHA, publication en ligne du 19 avril)
Source: APMnews
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