L'endométriose associée au risque d'hypertension et d'hypercholestérolémie
WASHINGTON, 28 juin 2017 (APMnews) - Les femmes présentant une endométriose ont un risque accru de développer une hypertension artérielle (HTA) ou une hypercholestérolémie, et vice-versa, selon une étude américaine publiée dans Hypertension.
L'endométriose est caractérisée par un milieu hormonal altéré ou une inflammation systémique chronique, propices à l'élévation du risque d'hypercholestérolémie et d'hypertension. Inversement, un taux de LDL-cholestérol élevé et l'inflammation systémique chronique induite par l'hypertension peuvent augmenter le risque d'endométriose, rappellent Fan Mu de la Harvard T. H. Chan School of Public Health à Boston et ses collègues.
Ils ont cherché à établir ces associations potentielles, en étudiant la cohorte prospective de la Nurses' Health Study II (NHSII), dans laquelle 116.430 femmes âgées de 25 à 42 ans ont été incluses en 1989 et suivies pendant 20 ans. Parmi elles, ils ont comparé 4.244 femmes ayant au départ une endométriose confirmée par laparoscopie, à 91.554 femmes sans endométriose.
Le risque relatif ajusté de développer une hypercholestérolémie était significativement augmenté de 25% et le risque relatif ajusté d'hypertension était significativement augmenté de 14% chez les femmes ayant une endométriose.
De même, ils ont comparé le risque de développer une endométriose au cours du suivi, chez les femmes qui présentaient au départ une hypercholestérolémie ou une hypertension (14.356 femmes) par rapport aux femmes n'ayant ni l'un ni l'autre au départ (89.200 femmes).
Après ajustement, le risque de développer une endométriose était significativement augmenté de 22% chez les femmes ayant une hypercholestérolémie et de 29% chez les femmes ayant une hypertension.
Les associations observées étaient plus fortes avant 40 ans et s'affaiblissaient avec l'avancée en âge.
En outre, les auteurs ont observé qu'environ 45% de l'association observée entre endométriose et hypercholestérolémie ou entre endométriose et hypertension pouvait être imputable à 3 facteurs: une fréquence plus élevée d'hystérectomies/oophorectomies, réalisées à des âges plus précoces, chez les femmes souffrant d'endométriose, ainsi qu'une utilisation plus fréquente et sur une plus longue durée des traitements hormonaux de la ménopause (THM), et un recours plus élevé aux antalgiques.
"Ces résultats suggèrent la nécessité d'une meilleure connaissance des risques accrus d'hypercholestérolémie et d'hypertension chez les femmes ayant une endométriose et d'un risque d'endométriose accru chez les femmes ayant une hypercholestérolémie ou une hypertension", mais comme il s'agit de la première étude à évaluer ces associations de manière prospective, celles-ci doivent être confirmées sur d'autres populations, concluent les auteurs.
(Hypertension, publication en ligne du 30 mai)
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