L'ablation de la fibrillation atriale divise par deux le risque de démence

Des études observationnelles ont montré qu'il existe une association entre la FA et le risque de déficit cognitif et de démence, et cela indépendamment du risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) connu chez les patients ayant une FA. Il était donc important de savoir si les traitements de la FA pouvaient diminuer le risque de démence.

Une première étude épidémiologique en Corée a suggéré que comparée au traitement par médicaments anti-arythmiques, l'ablation diminuerait le risque de démence. Stephanie Harrison de l'université de Liverpool et ses collègues ont voulu confirmer ces résultats dans une autre population et sur un plus grand nombre de patients.

Ils ont comparé 20.746 patients de 65 ans et plus ayant eu un diagnostic de FA au moins cinq ans avant et qui ont eu une procédure d'ablation et le même nombre de patients ayant aussi une FA mais n'ayant pas eu d'ablation.

La proportion de patients ayant développé une démence était de 1,2% dans le groupe ayant eu une ablation et de 2,1% dans le groupe sans ablation.

Les chercheurs ont calculé que l'ablation diminuait de 48% le risque de démence, soit presque une division par deux.

Le risque était diminué pour la maladie d'Alzheimer (baisse de 70%) et pour les démences vasculaires (baisse de 46%).

La baisse de risque de démence avec l'ablation était indépendante de l'âge, du type de FA (paroxystique ou non), des comorbidités, du traitement par anticoagulants oraux directs (AOD), du fait d'avoir eu un AVC ou non...

Par ailleurs, la mortalité toutes causes était diminuée de 42% chez les patients ayant eu une ablation de la FA. La proportion de patients qui sont décédés durant les 5 ans de suivi était de 11,8% dans le groupe "ablation" et 16,9% dans le groupe "pas d'ablation".

Concernant le mécanisme par lequel l'ablation de la FA diminue le risque de démence, les auteurs rappellent que la FA est associée à une diminution de la perfusion cérébrale, elle-même associée à un déclin cognitif, et que rétablir le rythme sinusal améliore la perfusion cérébrale.

Ces résultats apportent un élément supplémentaire en faveur de l'ablation par cathéter comme stratégie de traitement de la fibrillation atriale, qui est actuellement recommandée notamment chez les patients ayant une FA et une insuffisance cardiaque et dans les FA paroxystiques ne répondant pas aux anti-arythmiques.

(Journal of the American Geriatrics Society, publication en ligne du 23 août)

Source: APMnews