Insuffisance cardiaque : la dapagliflozine a un effet dès le premier mois

WASHINGTON, 22 février 2021 (APMnews) - L'antidiabétique oral dapagliflozine (Forxiga*, AstraZeneca), en traitement de l'insuffisance cardiaque, a un effet particulièrement rapide, une baisse des hospitalisations étant observée dès le premier mois de traitement, montre une nouvelle analyse de l'étude DAPA-HF publiée par le JAMA Cardiology.
DAPA-HF a montré que chez des insuffisants cardiaques à fraction d'éjection diminuée, diabétiques ou non, cet inhibiteur du SGLT2 diminuait de 26% les décès cardiovasculaires et hospitalisations et consultations en urgence pour insuffisance cardiaque.
David Berg du Brigham and Women’s Hospital à Boston et ses collègues ont réanalysé les données de cette étude pour s'intéresser particulièrement aux premiers 28 jours afin de savoir si l'effet de ce nouveau traitement de l'insuffisance cardiaque était rapide. Leur objectif étant en particulier de contribuer à lutter contre l'inertie thérapeutique dont la conséquence est un retard dans l'initiation de traitements efficaces.
Ils ont étudié 4.744 patients qui avaient été randomisés entre la dapagliflozine et un placebo.
Il s'avère que dès 28 jours de traitement, le risque de décès cardiovasculaire ou aggravation de l'insuffisance cardiaque était diminué de 49%.
Proportionnellement, le bénéfice sur les aggravations de l'insuffisance cardiaque était même supérieur au tout début du traitement. Le risque était diminué de 52% dans les 28 jours et l'effet sur le risque relatif diminuait ensuite: sur l'ensemble de la durée de l'étude, il était diminué de 30%.
Pour les décès cardiovasculaires en revanche, il y avait une baisse de 13% dans les 28 jours, puis ce bénéfice était plus important par la suite, la baisse de risque relatif étant de 18% sur la durée globale de l'étude.
Efficacité plus importante en cas d'hospitalisation dans l'année écoulée
Les chercheurs ont conduit une 2e analyse de cette étude, en séparant les patients selon qu'ils n'avaient jamais été hospitalisés pour insuffisance cardiaque avant leur entrée dans l'étude, avaient été hospitalisés plus d'un an avant ou l'avaient été dans l'année précédant l'étude.
D'abord, en analysant le groupe placebo, ils montrent que le risque de décès cardiovasculaire ou aggravation de l'insuffisance cardiaque était le plus élevé quand il y avait eu une hospitalisation dans l'année (33,8% d'événements à 2 ans), comparé à une hospitalisation plus ancienne (25,3%) ou pas d'hospitalisation (21,1%).
Quant à l'effet de la dapagliflozine, il était également d'autant plus important que les patients avaient eu une hospitalisation pour insuffisance cardiaque récente: le risque relatif était diminué de 36%, comparé à une baisse de 27% en cas d'hospitalisation plus ancienne et 16% s'il n'y avait pas d'antécédent d'hospitalisation.
Ce qui, en termes de risque absolu, correspondait à des baisses des événements de respectivement 9,9 points, 4,1 points et 2,1 points.
"Prises globalement, ces données mettent en évidence la possibilité d'obtenir un bénéfice clinique rapide en initiant la dapagliflozine chez tous les patients présentant une insuffisance cardiaque chronique à fraction d'éjection diminuée", et en obtenant une réduction de risque "particulièrement large" chez les patients hospitalisés récemment pour cette maladie, concluent les auteurs.
Source: APMnews
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