Hypercholestérolémie : le bénéfice des anti-PCSK9 sur la mortalité reste à établir (méta-analyse)
WASHINGTON, 4 janvier 2018 (APMnews) - Le traitement par anti-PCSK9 est associé à un bénéfice en termes d'évènements cardiovasculaires mais pas, de manière générale, sur la mortalité globale ou cardiovasculaire, conclut une méta-analyse, qui suggère néanmoins qu'un tel bénéfice pourrait être obtenu chez les patients ayant un taux de LDL-cholestérol élevé au départ.
Cette méta-analyse a été conduite à partir de 35 essais contrôlés randomisés de phases II et III évaluant l'évolocumab (Repatha*, Amgen) et l'alirocumab (Praluent*, Sanofi/Regeneron), totalisant 45.339 patients, suivis en moyenne pendant 85,5 semaines.
Parmi ces essais, un seul, FOURIER, rendu public en mars 2017, était une étude de morbi-mortalité cardiovasculaire, portant sur l'évolocumab, note-t-on.
La méta-analyse montre que par rapport à l'absence de traitement par anti-PCSK9, un traitement par anti-PCSK9 réduit significativement le risque d'infarctus (-28%), d'accident vasculaire cérébral (-20%), et de revascularisation coronaire (-22%).
Mais le risque de décès de toute cause n'était pas significativement diminué, ni le risque de décès cardiovasculaire. Ces conclusions confirment celles de l'essai FOURIER, montrant une réduction significative de 15% des évènements cardiovasculaires mais pas de bénéfice sur la mortalité de toute cause ni la mortalité cardiovasculaire.
Toutefois, une association significative a été mise en évidence entre des taux initiaux de LDL-cholestérol plus élevés et le bénéfice sur la mortalité de toute cause, indiquent les auteurs. "Cela génère l'hypothèse qu'une réduction de la mortalité de toute cause peut être possible avec les anti-PCSK9 chez les patients ayant un taux de LDL-cholestérol plus élevé au départ, tels que les patients ayant une hypercholestérolémie familiale ou les patients avec un LDL-cholestérol élevé intolérants aux statines", suggèrent-ils.
En outre, pour l'alirocumab, l'analyse sur l'ensemble des patients montre une baisse statistiquement significative de 54% du risque de décès de toute cause.
La méta-analyse a par ailleurs montré l'absence d'augmentation significative des risques d'effets indésirables neurocognitifs, de myalgies, d'apparition ou de détérioration d'un diabète, d'augmentation de la créatine kinase ou des transaminases hépatiques.
"D'autres recherches sont nécessaires pour déterminer s'il existe un seuil de LDL-cholestérol auquel les anti-PCSK9 sont associés à un bénéfice en termes de mortalité", estiment les auteurs.
Des résultats de l'essai de morbi-mortalité cardiovasculaire ODYSSEY OUTCOMES pour l'alirocumab sont attendus pour le début de l'année, rappelle-t-on.
(Journal of the American Heart Association, publication en ligne du 9 décembre)
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