HTA réfractaire: résultats prometteurs d'un système de contrôle programmable intégré à un pacemaker
WASHINGTON, 10 janvier 2018 (APMnews) - Un système de contrôle de l'hypertension programmable, intégré à un stimulateur cardiaque, a permis de réduire de façon durable la pression artérielle systolique de patients souffrant d'hypertension artérielle (HTA) résistante au traitement médical, selon une étude publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA).
La société américaine BackBeat Medical a développé ce traitement, appelé Programmable Hypertension Control (PHC), qui consiste en des algorithmes incorporés dans des pacemakers standards, utilisant des sondes standards et des emplacements de sondes standards, selon le site internet de la société.
Les algorithmes permettent de stimuler le coeur avec des intervalles atrioventriculaires variables, alternant des séries d'intervalles courts et longs. La pression générée par le coeur est le principal facteur déterminant la pression artérielle systolique, et elle dépend fortement de la précharge du ventricule gauche, rappellent les auteurs. En rythme sinusal normal, 15% du remplissage ventriculaire est déterminé par la contraction atriale, et les variations de l'intervalle atrioventriculaire modulent le remplissage du ventricule gauche.
Le développement du traitement de PHC est fondé sur l'hypothèse que la régulation de la précharge du ventricule gauche, via la réduction de l'intervalle atrioventriculaire, pourrait réduire la pression artérielle, expliquent Petr Neuzil de l'hôpital Na Homolce à Prague et ses collègues.
Ils ont testé cette thérapie pour la première fois chez l'homme, auprès de 35 patients ayant une indication de pose de stimulateur cardiaque double chambre et présentant également une pression artérielle systolique supérieure à 150 mmHg malgré un traitement médical stable. Ils ont reçu le stimulateur cardiaque Moderato* de BlackBeat, qui peut aussi délivrer le traitement PHC.
Après 1 mois de traitement de stimulation cardiaque classique, 27 patients avaient toujours une pression systolique supérieure à 140 mmHg, malgré le fait de recevoir en moyenne 3,2 médicaments anti-hypertenseurs. La pression systolique avait néanmoins significativement diminué de 8 mmHg durant cette période, et la pression systolique ambulatoire de 5 mmHg.
Chez ces patients, la thérapie PHC a alors été activée. Par rapport à la mesure avant l'activation de la PHC, la pression systolique 3 mois après avait encore diminué de 16 mmHg, et la pression systolique ambulatoire de 10 mmHg, en plus des baisses observées au cours du 1er mois de stimulation cardiaque classique.
Il n'y a eu aucune modification de la pression diastolique au cours de l'étude.
Les effets sur la pression systolique ont été maintenus chez les patients suivis jusqu'à 2 ans, le suivi étant encore en cours, notent les auteurs. La réduction était de 13,5 mmHg à 18 mois et de 20 mmHg à 24 mois.
Aucun effet indésirable grave lié au dispositif n'a été noté.
Un essai randomisé en double aveugle sur 190 patients est en cours pour évaluer l'efficacité et la sécurité de ce système. Il faudra notamment déterminer l'effet de ce traitement sur la taille et la fonction ventriculaire gauche, la taille de l'atrium, et les arythmies, mais aussi sur l'activation du système nerveux sympathique, soulignent les auteurs.
(JAHA, publication en ligne du 23 décembre)
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