HTA: cibler une pression systolique plus basse réduit l'hypertrophie ventriculaire gauche

Mis à jour le mercredi 9 août 2017

WASHINGTON, 12 juin 2017 (APMnews) - Un traitement anti-hypertenseur intensif ciblant une pression systolique de 120 mmHg au lieu de 140 mmHg est associé à une réduction du risque de développer une hypertrophie ventriculaire gauche, et à une régression de celle-ci si elle est déjà présente, montre une étude dérivée de l'essai SPRINT, publiée dans Circulation.

L'essai SPRINT a montré l'intérêt d'un traitement antihypertenseur intensif sur le risque cardiovasculaire, avec un bénéfice à fixer un objectif de pression artérielle systolique en dessous de 120 mmHg par rapport au seuil standard de 140 mmHg (cf dépêche du 10/11/2015 à 11:39).

Elsayed Soliman de la Wake Forest School of Medicine à Winston-Salem (Caroline du Nord) et ses collègues ont voulu déterminer si ce bénéfice sur le risque cardiovasculaire était imputable à un effet sur l'hypertrophie ventriculaire gauche. Ils ont ré-analysé en ce sens les données des 8.164 participants à l'essai SPRINT, atteints d'hypertension mais non diabétiques, randomisés entre une stratégie anti-hypertensive intensive ciblant 120 mmHg et une stratégie standard ciblant 140 mmHg.

Parmi les 7.559 participants qui ne présentaient pas d'hypertrophie ventriculaire gauche au départ, la stratégie intensive a été associée à une réduction de 46% du risque d'hypertrophie ventriculaire gauche par rapport à la stratégie standard.

Parmi les 605 participants présentant une hypertrophie au départ, les chances de régression ou d'amélioration de cette hypertrophie étaient augmentées de 66% avec la stratégie intensive par rapport à la stratégie standard.

Toutefois, en ajustant les résultats de l'essai au risque cardiovasculaire, en fonction de l'hypertrophie ventriculaire gauche, cette variable n'avait pas d'impact sur l'effet de la stratégie intensive sur les évènements cardiovasculaires : sans ajustement, le risque était diminué de 24%, avec ajustement il était réduit de 23%.

Cet effet bénéfique sur l'hypertrophie ventriculaire gauche n'explique donc pas la réduction des évènements cardiovasculaires associée à la stratégie intensive, notent les auteurs.Ils suggèrent dès lors que d'autres mécanismes sont responsables de la réduction des évènements cardiovasculaires, et que l'hypertrophie ventriculaire gauche n'est qu'un facteur parmi d'autres, ou bien que l'hypertrophie est bien responsable de l'effet de la stratégie intensive sur certains évènements cardiovasculaires mais pas sur d'autres. Par exemple, dans SPRINT, la stratégie intensive était associée à une réduction du risque d'insuffisance cardiaque mais pas d'infarctus ou de syndrome coronaire aigu, notent-ils.

Ils soulignent également que, dans leurs analyses de sous-groupes, les patients ayant un antécédent de maladie cardiovasculaire ont montré un bénéfice plus important en termes de régression de l'hypertrophie ventriculaire gauche, mais pas en termes de risque de développer une telle hypertrophie.

"Ces résultats apportent des preuves supplémentaires des bénéfices de la diminution intensive de la pression artérielle chez les patients hypertendus, et suggèrent que ces bénéfices vont au-delà de la réduction du stress hémodynamique sur la structure cardiaque", concluent-ils.

(Circulation, publication en ligne du 16 mai)

Source : APM International

Dépêche précédente

Lithium en début de grossesse: un risque de malformation cardiaque plus modeste qu'estimé initialement

Dépêche suivante

Diabète de type 2 : la dapagliflozine supérieure au inhibiteurs de DPP-4 (étude observationnelle)

0 commentaire — Identifiez-vous pour laisser un commentaire