Greffe cardiaque : des résultats encourageants sur l'usage de la perfusion normothermique chez les donneurs décédés par arrêt circulatoire

BOSTON, 7 juin 2022 (APMnews) - L'usage de la perfusion normothermique pour les organes thoraciques et abdominaux chez les donneurs en arrêt circulatoire montre des résultats similaires à ceux des greffés ayant eu une procédure classique et cela constituerait une piste pour augmenter le nombre de greffons disponibles, selon une étude présentée lundi à l'American Transplant Congress (ACT) à Boston.
La perfusion normothermique est une technique utilisée pour améliorer la conservation des greffons avant une greffe. Ces dernières années, plusieurs études ont montré des bénéfices cliniques dans les greffes pulmonaires, hépatiques et des membres supérieurs.
Cette technique peut aussi être utilisée pour conserver et réhabiliter des organes thoraciques (perfusion régionale normothermique thoraco-abdominale) notamment chez des donneurs décédés après un arrêt circulatoire afin d'augmenter le nombre d'organes de qualité disponibles pour une transplantation.
Concrètement, après le décès, le prolongement de l'ischémie chaude peut détériorer l'organe cardiaque. Cette perfusion régionale (à base d'héparine, médicaments et globules rouges), a pour objectif de mieux préserver l'organe et d'en effectuer une évaluation complète avant le prélèvement chez le donneur.
Toutefois, peu d'études ont été réalisées sur cette procédure.
Claudia Gidea du New York University Langone Medical Center et son équipe ont étudié l'impact de greffes de coeur provenant de donneur décédé par arrêt circulatoire et perfusé par une machine normothermique, puis ont comparé les résultats à une cohorte transplantée à partir d'un don d'un donneur décédé après une mort encéphalique.
Au total, entre janvier 2020 et octobre 2021, 10 transplantations cardiaques et thoraciques (7 coeurs, 2 coeur-poumons et 1 coeur-rein) à partir de donneurs décédés par arrêt circulatoire ont été réalisées avec un protocole de perfusion normothermique thoraco-abdominale. L'âge médian des patients était de 54 ans.
Au cours de la même période, 70 patients ont reçu une greffe cardiaque et thoracique (50 coeurs, 15 coeur-poumons et 5 coeur-rein) d'un donneur décédé par mort encéphalique. L'âge médian était de 56 ans.
Au cours du suivi moyen de 397,6 jours (greffés après un don d'un donneur décédé par arrêt circulatoire) et de 305,9 jours (greffés après un don d'un donneur décédé par mort encéphalique), il n'y avait aucune différence significative en termes de rejet aigu, de vasculopathie du greffon, de défaillances ou de survie, selon le résumé de l'étude.
Les chercheurs estiment donc qu'à court terme, les résultats des greffés à partir de donneurs décédés par arrêt circulatoire dont les organes ont eu une perfusion normothermique sont comparables à ceux ayant eu un don après un décès par mort encéphalique. Elle pourrait donc concourir à augmenter le nombre de dons disponibles.
Source: APMnews
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