Embolie pulmonaire: le monoxyde d'azote inhalé sans bénéfice cardiaque

Mis à jour le vendredi 2 juin 2017

WASHINGTON, 29 mai 2017 (APMnews) - L'ajout de monoxyde d'azote (NO) inhalé, administré par canule nasale, à l'oxygène (O2) n'a pas permis d'améliorer la fonction ventriculaire droite ni de réduire la nécrose cardiaque, dans un petit essai clinique américain, dont les résultats ont été présentés au congrès de l'American Thoracic Society (ATS), la semaine dernière à Washington.

L'embolie pulmonaire aiguë réduit le taux de L-arginine plasmatique et provoque une hémolyse, ce qui réduit la biodisponibilité du NO et contribue à un spasme des artères pulmonaires, rappellent le Dr Jeffrey Kline de l'université d'Indiana à Indianapolis et ses collègues dans le résumé de leur communication présentée en session late-breaking.Comme il a été montré que le NO inhalé produit une vasodilatation pulmonaire sans hypotension systémique, les chercheurs ont supposé que l'ajout de NO inhalé à de l'O2 à des patients avec une embolie pulmonaire aiguë sous-massive pourrait améliorer la fonction ventriculaire droite et réduire la nécrose cardiaque davantage que l'O2 seule.Dans un essai multicentrique de phase II, ils ont inclus 76 patients (55 ans en moyenne), avec une embolie pulmonaire aiguë documentée à la tomodensitométrie, normotendus, présentant une dysfonction ventriculaire droite à l'échocardiographie (ventricule droit de taille supérieure au gauche, dilatation du ventricule droit ou hypokinésie, taux de troponine I supérieur à 0,1 ng/ml ou taux de peptide BNP supérieur à 100 pg/ml).Les patients ont été randomisés entre 50 parties par million (ppm) de NO + O2 à 4 litres par min (l/min) et de l'O2 seule à 4 l/min, administrés par canule nasale. La méthémoglobinémie était surveillée en continu, des prélèvements sanguins ont été réalisés avant le traitement et 24 heures après.Le critère principal d'évaluation était un critère composite associant un diamètre du ventricule droit inférieur à 43 mm, une fonction normalisée à l'ECG et un taux de troponine de haute sensibilité inférieur à 14 pg/ml.A 24 heures, il a été atteint par 24% des patients recevant le NO en plus de l'O2, contre 16% avec l'O2 seule, une différence qui n'était pas statistiquement significative. Le taux de nitrate plasmatique mesuré a confirmé une bonne administration du produit.L'ajout du NO a par ailleurs bien été toléré, avec aucun cas d'hypotension persistante, d'augmentation de la méthémoglobinémie ou de décès.Ces résultats suggèrent que le NO inhalé ne semble pas être un traitement efficace de l'embolie pulmonaire aiguë, concluent les chercheurs.Source : APM International

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