Diabète gestationnel : le risque de maladie cardiaque ultérieure augmenté même avec une glycémie revenue à la normale

Publié le mardi 23 février 2021
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WASHINGTON, 23 février 2021 (APMnews) - Le diabète gestationnel est associé à un plus grand risque d'athérosclérose ultérieur, même en cas de normalisation de la glycémie, selon une étude américaine publiée dans Circulation.

Le diabète gestationnel est associé à un plus grand risque, et plus précoce, de diabète de type 2, un facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Mais on ne sait pas si le retour à une glycémie normale après un diabète gestationnel améliore ce risque cardiovasculaire, rappellent Erica Gunderson du Kaiser Permanente Northern California à Oakland (Californie) et ses collègues.

A partir de l'étude de cohorte prospective CARDIA sur le développement du risque coronaire chez les jeunes adultes, ils ont analysé les données de 1.133 femmes sans diabète au départ, ayant eu au moins 1 accouchement d'un enfant unique pendant le suivi (2.066 naissances au total), un test de tolérance au glucose au départ et jusqu'à 5 reprises sur 25 ans de suivi, ainsi que des mesures de la calcification coronaire à 15 ans, 20 ans et 25 ans de suivi.

Un diabète gestationnel a été rapporté par 12,3% des participantes. Des calcifications coronaires ont été détectées chez 25% des participantes ayant eu un diabète gestationnel, contre 15% de celles sans antécédent de diabète gestationnel.

Par rapport aux femmes n'ayant pas d'antécédent de diabète gestationnel et normoglycémiques, le risque de calcification coronaire chez les participantes avec antécédent de diabète gestationnel était plus que doublé si elles avaient développé ensuite un prédiabète (×2,13) ou un diabète (×2,02), mais également si elles étaient revenues à une normoglycémie (×2,34).

En l'absence d'antécédent de diabète gestationnel, le risque de calcification coronaire au cours du suivi était augmenté de 54% en cas de développement d'un prédiabète, et multiplié par 2,17 en cas de survenue d'un diabète.

Ainsi, le risque de maladie cardiovasculaire lié à l'athérosclérose en milieu de vie chez les femmes ayant eu un diabète gestationnel n'est pas diminué si elles reviennent à une glycémie normale, concluent les auteurs.

Ils expliquent qu'un antécédent de diabète gestationnel peut entraîner des modifications vasculaires et affecter de façon délétère le développement de la maladie cardiovasculaire via des mécanismes comme la résistance à l'insuline et l'altération de la sécrétion d'insuline, qui favorisent les plaques athérogènes indépendamment de la dysglycémie.

"Ces résultats s'ajoutent aux arguments de plus en plus nombreux selon lesquels un renforcement du dépistage des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire chez les femmes ayant un antécédent de diabète gestationnel est nécessaire pour mieux stratifier le risque de ces femmes, pour une prévention précoce de la maladie cardiovasculaire liée à l'athérosclérose", commentent les auteurs.

Source: APMnews

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