Des pics de pression artérielle associés à l'exposition simultanée à très court terme à plusieurs polluants aériens

PARIS, 24 avril 2023 (APMnews) - L'exposition à plusieurs polluants atmosphériques simultanément est associée à des pics de pression artérielle systolique à très court terme et répétés, qui pourraient contribuer à une élévation chronique de la pression artérielle, selon une étude internationale réalisée sur le territoire du Grand Paris, publiée dans Environmental Research.
PARIS, 24 avril 2023 (APMnews) - L'exposition à plusieurs polluants atmosphériques simultanément est associée à des pics de pression artérielle systolique à très court terme et répétés, qui pourraient contribuer à une élévation chronique de la pression artérielle, selon une étude internationale réalisée sur le territoire du Grand Paris, publiée dans Environmental Research.
Il a été montré dans de précédentes études que certaines molécules participant à la pollution de l'air affectaient la pression artérielle et pouvaient ainsi favoriser l'hypertension. Mais l'effet des mélanges de polluants auxquels les personnes sont exposées dans la vie de tous les jours n'a pas été spécifiquement pris en compte dans les analyses existantes, souligne l'Inserm dans un communiqué.
Sanjeev Bista de l'Inserm à l'Institut Pierre-Louis d'épidémiologie et de santé publique (Iplesp) et ses collègues ont cherché à caractériser les effets synergiques de cinq polluants aériens (carbone suie, dioxyde d'azote NO2, monoxyde d'azote NO, monoxyde de carbone CO, ozone O3) dans le cadre d'une exposition dans la vie quotidienne au mélange de ces polluants, chez 221 participants à l'étude MOBILISENSE menée sur le territoire du Grand Paris.
Chaque participant était doté d'un appareil de mesure de la pression sanguine ambulatoire, de capteurs portatifs mesurant en continu la concentration de chacun des polluants dans l'air ambiant à proximité de la zone de respiration, d'un traceur GPS et d'un accéléromètre pour mesurer l'activité physique et estimer le débit respiratoire.
La pression artérielle a été mesurée toutes les 30 min, au cours d'une journée de la vie quotidienne des participants. Les concentrations de polluants ont été moyennées sur différentes durées précédant la mesure de la pression artérielle (dans les 5 min précédentes, dans l'heure précédente…) et les doses de polluants inhalées ont été estimées au cours des mêmes fenêtres d'exposition, en utilisant le débit respiratoire estimé.
Une augmentation d'un quartile de la concentration du mélange de polluants dans les 5 min précédentes ou dans les 15 min précédentes était associée à une pression artérielle systolique plus élevée respectivement de 1,92 mmHg et de 1,64 mmHg.
La pression artérielle n'était en revanche pas associée à l'augmentation de la concentration de polluants 30 min ou 1 h avant.
En considérant cette fois la quantité de polluants inhalés estimée, une augmentation d'un quartile était associée à une augmentation de la pression systolique à tous les instants de la fenêtre d'exposition: +1,99 mmHg dans les 5 min, +1,43 mmHg dans les 15 min, +1,57mmHg dans les 30 min et +1,47 mmHg dans l'heure précédente.
Il n'y avait pas d'association avec la pression diastolique.
Concernant les polluants individuels, les concentrations en extérieur de carbone suie et d'ozone étaient plus fortement associées à la pression artérielle ambulatoire que les concentrations à l'intérieur du domicile, et pour le monoxyde de carbone, seule la concentration en intérieur était associée à la pression artérielle, plus précisément à une baisse de la pression diastolique.
"Ici, on observe que l'association est plus faible lorsque l'exposition est observée sur des fenêtres d'exposition supérieures à 5 minutes, ce qui témoigne de l'aspect immédiat de l'élévation de la pression sanguine en réponse à une augmentation des concentrations en polluants aériens dans le mélange étudié", commente Basile Chaix de l'Inserm à l'Iplesp, qui a dirigé l'étude, dans le communiqué de l'Inserm.
"Ces augmentations répétées de pression artérielle liées à l'exposition aux polluants de l'air en milieu urbain lors des déplacements pourraient contribuer, mois après mois et année après année, à une élévation chronique de la tension artérielle", ajoute-t-il.
(Environmental Research, publication en ligne du 20 mars)
Source: APMnews
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