De nouveaux risques associés à l'apnée du sommeil

Mis à jour le jeudi 20 septembre 2018
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BOSTON, 6 juin 2017 (APMnews) - Les apnées obstructives du sommeil sont associées à un risque accru d'hypertension artérielle (HTA) et de diabète même lorsqu'elles sont légères à modérées et chez la femme enceinte, elles semblent avoir un effet délétère sur les nouveau-nés, soulignant l'importance du dépistage, selon de nouvelles données présentées dimanche et lundi au congrès de l'American Academy of Sleep Medicine (AASM) et de la Sleep Research Society (SRS) à Boston.

Les données préliminaires d'une étude américaine montrent que "même les apnées du sommeil légères sont fortement associées à un risque accru de développer une hypertension, multiplié par 4 par rapport à des personnes sans apnées", souligne le premier auteur, le Dr Alexandro Vgontzas du Pennsylvania State University College of Medicine dans un communiqué de l'AASM.

" De même, des apnées du sommeil modérées sont associées à un risque de diabète presque 3 fois plus élevé. "

Ces résultats, présentés sur 2 posters séparés, sont issus d'une étude menée sur un échantillon de la population générale adulte de Pennsylvanie, constituée de 1.741 personnes auxquelles une polysomnographie de 8 heures a été réalisée en centre.

Parmi elles, 1.250 présentaient à l'inclusion un indice d'apnées-hypopnées (IAH) inférieur à 30 événements respiratoires par heure et pas de diabète. Elles étaient 787 à avoir un IAH inférieur à 30 et pas d'HTA.

Après 10,1 ans de suivi, l'incidence du diabète était de 10,2% et celle de l'HTA de 25,2%.

L'analyse des données après ajustement pour les facteurs potentiels de confusion montre que les apnées modérées sont associées de manière significative au plan statistique à un risque relatif rapproché (OR) de diabète de 2,8. Le lien n'était pas significatif avec les apnées légères.

Pour l'HTA en revanche, le risque était significatif à la fois pour les apnées légères et modérées, avec un OR de respectivement 4,35 et 3,8.

Le lien entre apnées et HTA était plus fort chez les jeunes adultes par rapport aux personnes plus âgées.

Ces travaux suggèrent qu'une détection et une prise en charge précoces des apnées légères et modérées sont nécessaires afin de prévenir le développement de maladies cardiométaboliques. Il faudrait chez les patients jeunes en particulier suivre régulièrement les marqueurs des symptômes métaboliques et agir sur le mode de vie, comme l'alimentation, l'exercice physique et la gestion du stress, commentent les auteurs dans le communiqué de la société savante américaine.

Risque accru d'anomalies congénitales

Dans un autre communiqué, l'AASM souligne les résultats de la première étude à démontrer un risque accru d'anomalies congénitales et de réanimation à la naissance chez des enfants nés de mères atteintes d'un syndrome d'apnées obstructives du sommeil.

Pour cette étude, le Dr Ghada Bourjeily de la Brown University à Providence (Rhode Island) et ses collègues ont analysé les données de plus de 1,4 million de femmes enceintes dont la grossesse a abouti à une naissance vivante entre 2010 et 2014 dans les principales maternités américaines. Parmi elles, 0,1% avaient des apnées du sommeil.

Les enfants de mère apnéique étaient significativement plus souvent admis en réanimation que ceux dont la mère ne l'était pas (25,3% vs 8,1%) ou recevaient davantage des soins néonatals spécialisés (34,9% vs 13,6%).

Après ajustement pour les facteurs potentiels de confusion, il apparaît que le risque relatif rapproché (OR) de réanimation à la naissance est multiplié par 2,8 chez les enfants nés de mère apnéique par rapport aux enfants dont la mère ne l'est pas et un OR de séjour plus long à l'hôpital multiplié par 2,25.

L'OR pour les anomalies congénitales était de 1,26 chez les enfants de mères apnéiques, allant jusqu'à 1,9 pour les anomalies musculosquelettiques.

Ces résultats permettent de mieux comprendre l'étendue des comorbidités de l'apnée du sommeil pendant la grossesse pour la mère et l'enfant et soulignent l'importance de dépister les apnées pendant la grossesse et d'évaluer le bénéfice des traitements sur les complications pédiatriques, commente le Dr Bourjeily dans le communiqué de l'AASM.

Source : APM International

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